Ces derniers temps, les stars aiment coucher sur le papier leurs sentiments... Christine Angot vient à son tour de rédiger une lettre adressée à son frère Philippe, qu'elle a perdu de vue. Ils ont le même père, Pierre Angot. Un père, justement, qu'elle a accusé d'inceste, notamment dans un livre paru en 1999. C'est cet ouvrage qui lui avait ouvert les portes du succès d'une manière bien douloureuse.
Le 3 juin, l'ancienne chroniqueuse décriée d'On n'est pas couché (France 2) a donc écrit une lettre à ce demi-frère qu'elle aimerait revoir afin de reprendre le fil de leur histoire familiale commune, avant que ne vienne le temps des regrets. Cet homme habiterait à Strasbourg et leur première rencontre n'avait eu lieu que lorsqu'elle était âgée de 28 ans (elle est née le 7 février 1959), alors que lui en avait environ 22. "On s'est croisé quelques fois. On s'est raté. L'inceste que j'ai subi de 13 à 16 ans est le motif principal de ce ratage. Mon père, qui est aussi le tien, et que j'ai rencontré l'année de mes 13 ans comme tu le sais, ne souhaitait pas que je vous rencontre quand vous étiez petits", écrit-elle.
Christine Angot, qui a été élevée par sa mère Rachel Schwartz et dont le père ne l'a officiellement reconnue qu'à ses 14 ans après avoir fait ses bagages avant même sa naissance, a ajouté qu'elle avait dû faire des pieds et des mains auprès de son père pour rencontrer les enfants nés de sa relation suivante. "Ta mère et lui ont eu peur que ça vous perturbe et que ça perturbe vos études. Ils ont attendu que vous passiez le bac", précise-t-elle. Et la romancière de justifier sa démarche : "Philippe, je ne veux pas raconter toute l'histoire, c'est pour que les gens qui nous écoutent comprennent. Ce que je veux te dire à toi, c'est que je regrette qu'on se soit raté."
Entre Christine Angot et son frère Philippe s'était produit un jeu de chat et de la souris de Nice à Paris en passant par Montpellier. La romancière avait été conviée par son frère à l'enterrement de leur père, mais elle avait décliné, ne souhaitant pas y aller seule. Un choix qu'elle regrette aujourd'hui. Dans la foulée, Philippe avait voulu garder contact, mais quelques paroles malheureuses avaient tout gâché... "Tu avais envie qu'on se revoie. J'étais d'accord. Mais j'ai ajouté que c'était compliqué parce que j'avais quand même vécu des choses très graves avec mon père qui est aussi le tien. Et là, tu m'as dit quelque chose que je n'ai pas pu supporter : 'Toi, tu dis ça. Mais lui, il disait que c'était faux.' J'ai répondu : 'Si tu penses ça, on ne pourra pas se voir, Philippe'", dévoile-t-elle.
Désormais, le temps a fait son oeuvre et la romancière ne veut pas mourir en ayant des regrets. "Je ne sais pas quel est ton visage d'adulte. Un jour, on va mourir. On ne se sera jamais reparlé. Je pense qu'on a des choses à se dire. Tu es mon frère", a-t-elle ajouté, dans l'espoir que cette bouteille à la mer arrive à bon port...