Réactualisation du 16 février 08h20 : C'est le 25 février que le personnel de RFI sera fixé sur la décision du tribunal du commerce de nommer ou non, un administrateur provisoire face à la crise de gouvernance, la guerre des chefs et la crise financière de l'entreprise. Alors que les avocats du CE (comité d'entreprise) qui avait saisi le tribunal ont plaidé sur le conflit qui oppose Pouzilhac et Ockrent en parlant de "Bonnie and Clyde au bord du divorce", les avocats de RFI et France 24 ont plaidé l'irrecevabilité de la demande du CE. Le procureur a demandé au tribunal de "déclarer l'irrecevabilité ou si elle est recevable, de débouter la demande" de désignation d'un administrateur provisoire. Ça semble mal parti pour RFI et le tribunal du commerce va-t-il passer outre et siffler "la fin de la récré"? On ne peut que constater l'inertie du ministre des Affaires culturelles et du gouvernement pour qui, il est urgent... d'attendre !
Le 14 février, nous écrivions :
Le récent conseil d'administration de l'Audiovisuel extérieur de la France - l'AEF qui chapeaute France 24, RFI et une partie de TV5 - devait "sonner la fin de la récré", mais le conflit entre la directrice générale ajointe Christine Ockrent et le PDG Alain de Pouzilhac est toujours d'actualité. Mardi, le tribunal de commerce examinera une demande du Comité d'entreprise de RFI de congédier Ockrent et Pouzilhac et de nommer un administrateur provisoire.
Ce lundi, un article de France-Soir vient jeter de l'huile sur le feu en dévoilant le salaire de la reine Christine. D'après nos confrères et selon des sources internes à l'AEF, la journaliste toucherait 320 000 euros net par an de salaires, auxquels s'ajoutent 120 000 euros de frais et l'usage d'un voiture avec chauffeur, "une Audi haut de gamme" et ce alors que l'intersyndicale de RFI lui reproche, par exemple, de ne "mettre les pieds dans la station que quelques heures par mois". Christine Ockrent coûterait ainsi, charges comprises, près de 750 000 euros par an aux contribuables. Aouch !
À ces chiffres qui ne manqueront pas de soulever quelques réactions, viennent s'ajouter les indemnités que Christine Ockrent négocierait pour son départ. D'après le Canard enchaîné, il serait question d'un chèque d'1,5 million d'euros. France-Soir confirme selon des sources internes une négociation autour de 1,3 million d'euros et s'en étonne, car "au titre de mandataire sociale, [Christine Ockrent] est révocable sans indemnités". L'intéressée a vivement démenti l'article et le chiffre avancé par le Canard Enchaîné. Elle risque de démentir aussi l'article de France-Soir...
Plusieurs scénariii sont désormais possibles. Le tribunal peut accéder à la demande du Comité d'entreprise de RFI et révoquer le duo dirigeant. D'après Rue89.com, Alain de Pouzilhac a confié à ses proches : "J'ai une chance sur deux de me faire lourder". Dans le cas contraire, il va probablement falloir attendre le prochain conseil d'administration de l'AEF le 14 mars prochain. Le conseiller de l'Elysée Camille Pascal a reçu le patron de la rédaction de France 24 et lui aurait promis qu'à cette occasion le problème serait réglé. La même promesse avait été faite, et n'a pas été tenue, pour le CA du mois de janvier...
Tandis que le problème stagne, que la police enquête toujours sur l'affaire d'espionnage qui plombe l'ambiance de France 24, quelques personnalités sont déjà dans les starting-blocks pour se porter candidat à la tête de la holding. En tête, Jean-Christophe Ruffin. L'écrivain et ancien ambassadeur de France l'a confirmé jeudi dernier sur France Inter : "Il faut qu'il y ait une solution rapide. L'outil est magnifique (...) En ce moment, il y a une paralysie au sommet, ça ne peut plus durer (...) Ça m'intéresse car c'est un sujet passionnant."
Emmanuel Hoog, ancien président de l'INA et actuel PDG de l'Agence France Presse (AFP), aurait, selon Le Figaro, un projet "ambitieux et novateur". Il envisagerait de rapprocher l'AFP et l'AEF.
Enfin, Jean-Pierre Cottet pourrait être un autre candidat sérieux. Sa mission d'étude sur la réforme de l'AEF avait été favorablement accueillie en 2006. Il dispose, en sus de son expérience dans l'audiovisuel (comme directeur des antennes de France 2, France 3 ou La Cinquième), de gros soutiens politiques.
Attendons déjà la décision du Tribunal de commerce demain...