Ce jeudi 2 février s'est ouvert le procès de Christophe Alévêque devant le tribunal correctionnel de Paris où il est accusé d'avoir injurié Zinedine Zidane au cours d'un entretien donné à SportMag le 3 janvier 2011.
Il décrivait l'ancien meneur de jeu des Bleus et du Real de Madrid en des termes fleuris, lui reprochant notamment d'être devenu un homme sandwich, "d'être une pute", "lisse" et "con comme une bite".
Alors aujourd'hui, en arrivant au tribunal, Christophe Alévêque, qui avait fait le déplacement contrairement à Zinedine Zidane, n'avait pas envie de rire, même s'il est arrivé plutôt serein, maintenant ses propos. "Je ne dis jamais que je suis allé trop loin, l'humour ne va jamais trop loin, a-t-il déclaré avant son audience. Je suis un bouffon, j'ai critiqué avec mes mots quelque chose que j'ai trouvé vulgaire."
Pour autant, l'humoriste a tenu à préciser qu'il n'avait "absolument rien contre M. Zidane" : "Longue vie à lui ! Mais l'icône, le symbole a dérapé. Je n'ai pas regretté mes propos." "[Zidane] fait partie des personnes publics, il fait partie du débat", a-t-il conclu avant de s'engouffrer dans la salle d'audience.
Des propos maintenus face à la présidente du tribunal, comme le rapporte Le Monde : "C'est cette liberté qu'a toujours eue le bouffon, qui était le seul à pouvoir s'attaquer au roi.(...) Si je devais avoir des procès pour toutes les personnes que j'attaque en spectacle, je pense que je camperais ici." Christophe Alévêque a également regretté que "le chemin de la caricature se restreigne de plus en plus". Expliquant que le rôle de l'humoriste était de "grossi[r] le défaut de la bêtise humaine", il s'est montré très surpris et déçu de ce qu'il lui arrivait : "J'ai dit pire sur des gens qui sont président de la République, président du FMI ou pape et il n'y a pas eu de problème. (...) Personne n'est inattaquable dans notre pays."
Pour Me Carlo Brusa, l'avocat de l'ancien joueur, les propos de Christophe Alévêque avaient pour "seule finalité de blesser Zinedine Zidane", mettant en avant que son client n'avait "jamais saisi la justice avant cette affaire." Le procureur Anne de Fontette abonde dans le sens de l'avocat : "Je ne vois pas ce qu'il a de drôle et d'humoristique dans les propos de M. Alévêque. Je ne crois pas que la vulgarité élève le débat."
Mais Christophe Alévêque ne perd pas son sens de l'humour si particulier... Lorsque la présidente lui demande pourquoi il a utilisé l'expression "con comme une bite", l'ancien chroniqueur de Laurent Ruquier explique qu'il l'emploie régulièrement dans ses spectacles. Avant d'ajouter : "Je pouvais pas dire 'con comme ses pieds'..."
Le jugement est attendu pour le 22 mars prochain.