Un an après la claque 120 battements par minute, c'est autour deChristophe Honoré d'explorer au Festival de Cannes une histoire d'amour au masculin sur fond de sida au coeur des années 90. Avec Plaire, aimer et courir vite, le réalisateur des Chansons d'amour livre un livre très personnel, quasi autobiographique. "Arthur, le personnage principal [joué par Vincent Lacoste, NDLR], c'est à la fois moi et un autre, assure Honoré dans une interview accordée à Paris Match. Mais il y aussi de moi dans Jacques [Pierre Deladonchamps]. Il est écrivain et père, comme je le suis."
Gay et père de famille, Christophe Honoré se met à nu au travers de ce film à la fois engagé et bouleversant. Sur la comparaison avec 120 battements par minute, de Robin Campillo, Christophe Honoré balaie l'idée et tente d'expliquer pourquoi il a mis autant de temps à faire ce film auquel il pensait depuis plusieurs années. Le sida, la disparition des proches et la culpabilité de ceux qui restent, en est la cause. "C'est aussi pour cela que Robin et moi avons mis plus de vingt ans pour en parler. Il fallait laisser le temps à la maturation. A l'acceptation, aussi", dit-il.
Face au débat sur le Mariage pour tous et la GPA, le cinéaste de 47 ans dit l'avoir vécu avec "beaucoup de violence", dénonçant "une résurgence de l'homophobie" et notamment le rapport gay / paternité. "Si je vis mon homosexualité de manière joyeuse, la parentalité est un sujet plus compliqué, reconnaît-il. Je suis un père comblé et je m'étais presque aveuglé sur le sujet. J'étais naïf."
Interview à retrouver en intégralité dans Paris Match, en kiosques dès le 10 mai 2018.