Quelques jours après les Victoires de la musique, c'est au tour du domaine "Classique."
Elégance et délicatesse étaient les maîtres mots pour cette 23e soirée des Victoires de la Musique classique, qui se déroulait à la Halle aux Grains à Toulouse. A la présentation : une Claire Chazal lumineuse, solaire, passionnée par cet environnement de poésie et de grâce, et Frédéric Lodéon, violoncelliste et chef d'orchestre, qui co-présente la cérémonie depuis 2002.
"J'avais envie en quittant TF1 d'arrêter le journal. 25 ans, c'était long. J'avais envie de parler de mes passions", a annoncé l'ex-présentatrice des JT du week-end de TF1, qui officie également sur l'antenne de Radio Classique avec L'invité culture, chaque samedi.
Tout au long de la soirée, les meilleurs artistes de la scène classique française et internationale ont été honorés, qu'il s'agisse de musiciens confirmés ou de jeunes révélations. Sous la direction de Tugan Sokhiev, certains ont même eu l'honneur de se produire avec l'Orchestre et le Choeur du Capitole de Toulouse. Cette année, c'est en effet la ville rose qui se faisait le théâtre de cette cérémonie.
La violoncelliste Camille Berthollet, qui a remporté la première édition de Prodiges sur France 2 en décembre 2014, s'est illustrée sur la scène de la Halle aux Grains. Elle était nommée dans la catégorie Révélation soliste instrumental. Dans cette catégorie, c'est finalement la jeune Lucienne Renaudin Vary qui a triomphé.
Un autre visage familier est apparu sur scène : celui de Jérémy Duffau, ténor qui n'est autre que le frère de la comédienne Ingrid Chauvin. Cet ancien du Cours Florent n'imaginait pas entamer une carrière de chanteur lyrique. Rien ne l'y prédestinait, jusqu'à ce que sa passion pour le chant ne lui apparaisse comme une évidence au début de sa vie d'adulte. Nommé dans la catégorie Révélation chant lyrique, il s'est incliné face à la lauréate Elsa Dreisig. Cette dernière s'était notamment distinguée dans la comédie musicale Les Parapluies de Cherbourg au théâtre du Châtelet à Paris. Elsa Dreisig a surpris par son discours de remerciements anticonformiste : "Je sais qu'il est d'usage, lorsqu'on se trouve à cette place d'élu, de remercier tout le monde, beaucoup de monde. Non pas que je ne sois pas reconnaissante des gens qui m'aident et m'entourent, loin de là. (...) Je ne souhaite pas formuler de remerciement particulier ce soir, parce que tout simplement, cela me rendrait obéissante. (...) Je tenais aussi à dire ce soir que jamais je ne me soumettrai ni aux avis extérieurs ni aux certitudes toutes faites dictées par une loi venue de je ne sais où et qui ne peuvent, à mon sens, que ruiner la création."
Le prix du Soliste instrumental de l'année a été remis à Bertrand Chamayou. Philippe Hersant et Karine Deshayes ont été respectivement sacrés Compositeur de l'année et Artiste lyrique de l'année. Le Prix de l'enregistrement a été remis au choeur et à l'orchestre national de l'Opéra de Paris pour Daphnis et Chloé, La Valse de Maurice Ravel. Enfin, une Victoire d'honneur a été décernée à Menahem Pressler.
Derrière son petit écran, le public a visiblement apprécié le spectacle de grande qualité offert par le service public : France 3 a fédéré 1,6 million de téléspectateurs pour 7% de part de marché. C'est le meilleur score enregistré par cet événement depuis 2013.
Joachim Ohnona