Têtu de turc depuis plusieurs semaines du Petit Journal de Yann Barthès sur Canal +, François Bayrou était l'invité hier soir du Grand Journal pour commenter sa réélection à la tête du Modem, parti qu'il a lui-même en crée en 2007.
Le Modem ou... "Monde Parallèle" comme l'a rebaptisé l'équipe du Petit Journal depuis la rentrée. Cible régulière des moqueries du chroniqueur, Yann Barthès s'en est donné à coeur joie hier soir en reprenant et détournant les images du week-end de son "shadow gouvernement". Le public jubile, mais on sent le rire de François Bayrou crispé. Puis il n'hésite pas à intervenir, reprochant à Yann Barthès un montage malhonnête de son discours prononcé ce week-end. "Avez vous l'honnêteté de dire qu'il s'agit de phrases que je n'ai pas prononcées ce week-end ?" demande à Yann Barthès le président du Modem. Droit dans ses bottes, Yann Barthès lui rétorque : "Bien sûr que si, bien sûr que si, ce sont vos phrases de ce week-end !". Mais le candidat malheureux à l'élection présidentielle enfonce le clou : "Je sais ce que je dis, je vous le dis avec certitude et si jamais ça n'est pas le cas, demain, vous allez faire les rectifications". "Je m'y engage" lance Michel Denisot, amusé de cette petite passe d'armes entre son chroniqueur et son invité. "Il y a certaines manips', ce n'est pas du jeu" poursuit Bayrou. "Ce ne sont pas des manips' et ce sont vos phrases de ce week-end !" lui rétorque Barthès.
Qui dit vrai ?
Ce petit échange tendu a agité la toile hier soir, chacun cherchant à rétablir la vérité. Parmi les déclarations mises en cause par François Bayrou, celle-ci : "Les partis, se tiennent par leur noyau dur". Il suffit pourtant de se connecter sur le site officiel du site du Modem pour retrouver la petite phrase, bien prononcée telle quelle par le président du Modem. Contextualisée, elle devient : "Chaque fois que l'on vous propose de dénaturer votre action pour aller rejoindre des courants qui ne sont pas les vôtres, et vous reconnaîtrez des débats qui ont eu lieu en notre sein pendant des années, depuis 2002, depuis la création de l'UMP. La loi de François Bayrou dit quelque chose de très simple, et ne l'interprétez pas mal, même si cela vous fait sourire dans sa formulation. Elle dit : Les partis se tiennent par leurs noyaux durs". Une déclaration d'ailleurs reprise par une dépêche AFPNicolas Sarkozy[/people_restrictif] et Ségolène Royal, remettant en cause notamment l'indépendance de TF1.
Quant au Petit Journal de Yann Barthès, il l'avait déjà pointé du doigt fin octobre sur Europe 1 : "Pourquoi ils disent "monde parallèle" ? Parce que pour eux les seuls vrais mondes c'est l'UMP et le PS. Ils sont du côté des gros. Ils font le jeu des puissants. Pour chercher de l'audimat, ils font le jeu de ceux qu'ils croient importants" avait-il critiqué. À la lumière de ces déclarations, la sortie hier sur le plateau du Grand Journal du président du Modem apparait quelque peu préméditée.