Entre Claude Chirac et son père, il y avait un lien fort et un amour inconditionnel, teinté de respect et de dignité. Très présente pour lui jusqu'à ses derniers jours, la fille de Jacques Chirac a révélé une étonnante anecdote concernant son père, le 26 septembre 2020, au cours d'une interview rendant hommage à l'ancien président de la République décédé un an plus tôt.
Au cours de cet entretien, Ruth Elkrief a tenté de comprendre pourquoi la femme de Frédéric Salat-Baroux n'avait jamais appelé son père "papa". Nostalgique des instants passés aux côtés de celui-ci, l'ancienne conseillère en communication à l'Élysée a révélé : "Je n'aurais pas pu travailler à ses côtés toutes ces années si il n'y avait pas eu une séparation totale entre la relation familiale et privée, et le fait professionnel." Claude Chirac a d'ailleurs ajouté : "Martin [24 ans, son fils né de son union avec Thierry Rey, NDLR] l'appelle "Jacques" aussi, c'est mieux que "pépé", et il appelle sa grand-mère "Bernie" (...)."
Très reconnaissante envers ses parents, elle a également confié : "C'était vraiment deux univers absolument séparés, mais il fait dire que ça correspondait là aussi à des choses très profondes chez mes parents. Quand on étaient petites Laurence et moi, on a été élevées complètement en marge de leur vie politique et professionnelle. On a eu une enfance tout à fait normale. On savait à peine qu'on avait un père, puis ensuite une mère, qui occupaient des fonctions publiques."
Une relation fusionnelle entre un père et sa fille, mais aussi exceptionnelle dans le monde politique français. Entré en politique en 1967, Jacques Chirac terminera sa carrière en 2007, après avoir été élu deux fois président de la République, deux fois Premier ministre, mais aussi trois fois maire de Paris. D'un soutien sans faille envers son père tout au long de sa carrière, Claude a révélé qu'elle avait noué un lien très particulier avec lui depuis son enfance.
"Avec Laurence (sa soeur décédée en 2016 et victime d'anorexie mentale, NDLR), on a eu un père peu là physiquement, on a été élevées entièrement par ma mère. (...) En revanche, il a été extrêmement structurant, il était là aux moments fondamentaux, donnant bien sûr les repères, et finalement, cela a autant de valeur peut-être, même plus qu'un père extrêmement présent mais qui ne transmet pas grand chose." Bien que cette décision ait été lourde de conséquences, Claude Chirac n'a pas hésité à mettre sa carrière entre parenthèses pour se consacrer pleinement à son père, tout au long de ses dernières années marquées par la maladie. Un "devoir" pour celle qui a pu admirer la dignité dont l'ancien président a fait preuve jusqu'à son dernier souffle.