Samedi 2 mars 2019, Clémentine Autain a présenté son livre Dites-lui que je l'aime sur le plateau d'On n'est pas couché. Dans cet ouvrage, la députée de La France insoumise, 11e circonscription de la Seine-Saint-Denis, évoque ses terribles souvenirs de sa mère, l'actrice Dominique Laffin, morte d'une crise cardiaque à 33 ans seulement.
Clémentine Autain, 45 ans, explique avoir longtemps rejeté tout ce qui lui rappelait sa mère. Face aux questions de ses deux enfants qui voulaient savoir qui était leur grand-mère, la femme politique commence à écrire ce texte. Elle couche ses pires souvenirs sur papier, ceux d'une mère pas vraiment mère, alcoolique et dépressive. Clémentine Autain décide aussi d'aller à la rencontre de ceux qui ont connu Dominique Laffin pour lever le voile sur un autre aspect de sa personnalité.
Christine Angot a été touchée par ce récit, ce qui a beaucoup ému Clémentine Autain. Pour son auteure, Dites-lui que je l'aime est une manière de se réconcilier avec une partie d'elle-même : "J'aime bien cette phrase de Marceline Loridan-Ivens [cinéaste et compagne de déportation de Simone Veil, décédée en septembre 2018, NDLR] qui dit : 'Il faut vieillir pour accéder aux pensées de ses parents.' C'est pas faux, parce qu'on chemine. Au fond, j'étais passée à côté d'une partie de moi-même. On me dit souvent, 'vous vous êtes réconciliée avec votre maman'. Je ne crois pas qu'on puisse se réconcilier avec un mort. Ça ne me paraît pas possible mais par contre on peut se réconcilier avec une partie de soi-même dans la relation à quelqu'un qui est décédé. Et c'est tout à fait mon cas."
C'est énorme déjà de transmettre le goût de la liberté à son enfant
La députée est désormais capable de comprendre ce que sa mère lui a transmis : "Une part de la liberté et de cet amour de la liberté qu'elle avait, qui était clair même si elle ne savait pas trop quoi en faire. L'amour de la liberté, une certaine joie, une certaine audace aussi, je pense que j'en ai pris vraiment ma part et que je lui dois. C'est énorme déjà de transmettre le goût de la liberté à son enfant."
Dans le dernier numéro du magazine Elle, Clémentine Autain expliquait que ce n'était pas un livre thérapeutique : "Le but n'est pas d'aller mieux, mais plutôt, parce que j'ai des enfants qui me posent des questions, de retisser une filiation entre nous que j'ai longtemps refusée."
De la fin des années 1970 à sa disparition, Dominique Laffin a joué aux côtés de Gérard Depardieu, Miou-Miou, André Dussollier ou encore Yves Montand pour des cinéastes de renom tels que Claude Miller, Claude Sautet et Jacques Doillon. Elle est décédée le 12 juin 1985. Clémentine Autain avait 12 ans.
Dites-lui que je l'aime, chez Grasset, en librairies le 6 mars.