Invitée d'Europe 1 le lundi 28 octobre 2019, alors qu'elle est sur les planches du théâtre des Mathurins dans le 8e arrondissement de Paris pour la pièce Une vie, la comédienne Clémentine Célarié a discuté de son actualité et de divers sujets, notamment celui des violences conjugales. Elle a fait des révélations.
Réputée pour son franc-parler, Clémentine Célarié a surpris les auditeurs en dévoilant qu'elle avait elle-même souffert de la violence d'un ancien compagnon. "Moi j'ai vécu ça. J'ai été victime de violences conjugales. J'en avais jamais parlé parce que, pour moi, comment dire... j'ai pas été en danger de mort mais ça a quand même été loin", a-t-elle confié. Et la star de 62 ans d'ajouter : "Jamais j'aurais été porter plainte. Parce que c'est lié à un rapport amoureux, parce que, quelque temps après, l'homme que vous aimez pleure dans vos bras en vous disant qu'il ne le fera plus jamais... Je dis ça exprès parce que je pense qu'on est énormément, extrêmement nombreuses à vivre ça."
Clémentine Célarié, maman de trois enfants (Abraham, 34 ans, Gustave, 29 ans, et Balthazar, 27 ans), a ensuite évoqué le contexte actuel, qui donne plus facilement la parole aux femmes, aux victimes, pour expliquer qu'elle n'adopterait sans doute pas la même attitude si cela se produisait aujourd'hui dans son couple. "Si ça avait été aujourd'hui en 2019, avec tout le dialogue et tout ce qu'on fait autour de ça, naturellement, je me serais dit c'est pas parce que tu vas aller voir les flics, qu'on va te regarder comme une machin... En plus, quand on est connus, c'est pire. Il faut que ça devienne normal de pouvoir être protégée quand on se fait taper dessus, sans non plus qu'on se dise qu'on va tuer l'homme qui nous a tapé dessus parce qu'on ne veut pas ça", a-t-elle ajouté.
Alors que le nombre des violences conjugales connues a explosé en 2019, la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa est en première ligne. Le Grenelle des violences conjugales sur lequel 11 groupes de travail étaient mobilisés a rendu ses conclusions avec à la clef 65 propositions. Dans les colonnes de La Croix, on en découvre un peu plus. Au menu : la mise en place "d'un protocole clair en gendarmerie et commissariat", car "aucune victime ne doit plus en repartir sans connaître ses droits et savoir où trouver du soutien" ; "réquisitionner les armes à feu dès la première plainte" ; "mise en place de congés exceptionnels afin de permettre aux victimes de faire leurs démarches" ou encore "rembourser la prise en charge psychologique".
Thomas Montet