La France entière est en deuil après le terrible massacre du 7 janvier 2015 à la rédaction de Charlie Hebdo. Une date qui marquera à jamais les esprits des Français et des journalistes qui ont perdus des amis, mais surtout ceux des familles dont les membres sont tombés sous les balles des kalachnikov en plein coeur de Paris. Une tuerie sans nom qui n'a laissé personne indifférent, et surtout pas Corbier, le chanteur et coanimateur du Club Dorothée, qui était l'ami du dessinateur Cabu décédé à l'âge de 76 ans durant cet attentat contre l'hebdomadaire satirique. Sur son compte Facebook, Corbier, de son vrai nom Alain Roux, a posté un émouvant message à la mémoire de son camarade, le caricaturiste Cabu, qui n'était autre que le créateur des personnages du Grand Duduche et du Beauf.
"Voilà que deux crétins ont déboulé ce matin à Charlie Hebdo. Ils étaient armés. Ils ont tiré. Parmi les victimes, on a relevé Cabu", a publié le guitariste de 70 ans choqué par cet odieux attentat qui a emporté son ami, dessinateur de presse pour le Figaro ou avant cela Hara-Kiri. "Comment peut-on se faire assassiner pour avoir fait un dessin ? Faut-il que les meurtriers soient stupides ?", s'est interrogé Corbier qui participait récemment à la réunion du Club Dorothée où le dessinateur Cabu a fait jadis de nombreuses apparitions (caricaturant notamment le célèbre nez de Dorothée). Corbier a relaté quelques-uns des souvenirs qu'ils ont pu partager au cours de leur longue amitié : "Avec Cabu nous partageons beaucoup de choses. Il est anar. Je le suis. Il aime rire. Je passe ma vie à faire la même chose. Ce matin lorsque j'ai entendu que le journal a été attaqué j'ai eu le souffle coupé. Je me suis mis à pleurer", a avoué sans honte Corbier sur son profil Facebook.
"Cabu qui m'a tant fait rire me laisse en larmes." La phrase sonne comme une sentence tandis que Corbier pleure la brutale disparition de son ami qui avait reçu le Crayon d'or du dessin de presse en 1969, "Cabu ! Bon sang...". Ajoutant que "l'injustice est flagrante", il a toutefois assuré que si "Cabu est mort, la connerie ne s'est encore jamais aussi bien portée". Avant de conclure à l'intention des "deux sbires" venus assassiner son copain : "Putain de cons !"
Coline Chavaroche