C'est un véritable coup de tonnerre pour le monde du cinéma. Mardi 9 mai, l'actrice Adèle Haenel a annoncé via une lettre publiée dans Télérama qu'elle avait acté son "arrêt du cinéma". En effet, la comédienne de 34 ans y dénonce la "complaisance" du 7e art vis-à-vis des agresseurs sexuels. Elle fustige également "la manière dont (il) collabore avec le capitalisme". Celle qui avait quitté la salle lors du sacre de Roman Polanski aux Césars 2020, vise également "la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et (...) la manière dont ce milieu collabore avec l'ordre mortifère écocide raciste du monde". "Je vous annule de mon monde. Je pars, je me mets en grève", indique-t-elle. Une lettre qui a fait beaucoup réagir.
Je trouve qu'il y a une forme d'aplomb, de courage, ce qui la définit beaucoup
En effet, sur le plateau de Télématin, ce vendredi 12 mai, une célèbre actrice s'est exprimée à ce sujet. Actuellement sur la scène de La Scala pour La Campagne, Isabelle Carré a été interrogée au sujet du départ d'Adèle Haenel du cinéma. "Ça me touche beaucoup", a-t-elle commencé par déclarer. "Je trouve qu'il y a une forme d'aplomb, de courage, ce qui la définit beaucoup", a déclaré la comédienne, qui a alors fait référence à un personnage très célèbre joué par Adèle Haenel. "J'ai pensé à son rôle des Combattants. Elle devient une combattante. Je trouve très singulier son parcours", a-t-elle ajouté sur France 2.
Isabelle Carré fait aussi une mise au point. "Ça ne veut pas dire qu'elle ne va plus jouer. Elle va travailler avec une femme qui fait de la danse et du théâtre. Elle fait un parcours très singulier et passionnant. Donc elle a un parcours artistique... Elle prend la contre-allée", a-t-elle conclu. Une façon d'apporter son soutien à Adèle Haenel qui a eu des mots très durs à destination de tous les grands acteurs du 7e Art français. "Remplir de vent l'espace médiatique a un but, celui de rendre l'ordre bourgeois aussi naturel que le bleu du ciel et de rendre inaudibles, marginales, les voix de celleux qui organisent la résistance (...). Continuer de rendre désirable ce système est criminel", a-t-elle également écrit dans sa lettre.