Une semaine jour pour jour après son hospitalisation, qui avait provoqué la stupeur dans l'opinion publique et accéléré la prise de conscience des Britanniques quant à la gravité de la pandémie, Boris Johnson a pu dimanche 12 avril 2020 rentrer chez lui pour y poursuivre sa convalescence. Un vrai soulagement...
Testé positif au Covid-19 le 27 mars, le Premier ministre du Royaume-Uni, premier chef de gouvernement d'une grande puissance à avoir été contaminé, aura passé quatre jours en soins intensifs à l'hôpital Saint-Thomas, de lundi à jeudi, ses compatriotes guettant fiévreusement l'évolution de son état de santé. Depuis jeudi, il avait quitté ce service et continuait de se rétablir en s'occupant tranquillement, la presse citant le sudoku, les albums de Tintin ou encore les films comme la comédie romantique Love Actually comme ses passe-temps.
"Le Premier ministre est sorti de l'hôpital pour poursuivre sa convalescence à Chequers [sa maison de campagne au nord-ouest de Londres, NDLR]. Sur les conseils de son équipe médicale, (il) ne reprendra pas immédiatement le travail. Toutes ses pensées vont à ceux qui sont touchés par la maladie", a annoncé un porte-parole dans un communiqué. Boris Johnson s'est également exprimé personnellement, dans une vidéo diffusée par ses services : "J'ai quitté aujourd'hui l'hôpital après une semaine pendant laquelle le NHS [service national de santé, NDLR] a sauvé ma vie, cela ne fait aucun doute. Nous vaincrons le coronavirus et nous le vaincrons ensemble", y déclare-t-il, les traits tirés, soulignant la présence constante des infirmières à ses côtés "pendant 48 heures où tout aurait pu basculer". "Je ne les remercierai jamais assez. Je leur dois la vie", avait-il déjà déclaré quelques moments plus tôt.
Même son de cloche du côté de sa fiancée âgée de 32 ans, Carrie Symonds, qui porte leur premier enfant et a elle-même été atteinte par le coronavirus. "Le personnel de l'hôpital Saint Thomas a été incroyable. Je ne serai jamais, jamais capable de m'acquitter de cette dette envers vous", a-t-elle écrit sur Twitter après l'annonce de la sortie de du Premier ministre, lequel a annoncé le 29 février dernier leurs fiançailles après avoir réglé les détails financiers de son divorce avec son épouse de longue date Marina Wheeler. "Il y a eu des moments vraiment très sombres, la semaine dernière", a-t-elle également avoué dans un autre tweet, adressant son sincère soutien à tous ceux qui, comme elle, sont "fous d'inquiétude pour un être cher". La jeune femme avait fourni un supplément de motivation à son bien-aimé tandis qu'il combattait le virus, lui faisant parvenir des copies de ses échographies. Boris Johnson a eu quatre enfants de son mariage avec Marina, et une fille née d'une relation adultère.
Le père du Premier ministre, Stanley, a également accueilli avec bonheur la nouvelle de son retour à la maison. "Je me rends compte maintenant, comme tout le pays je crois, qu'il a vraiment frôlé une situation critique et c'est formidable qu'il ait pu s'en sortir", a-t-il observé, espérant que son fils n'aille désormais pas plus vite que la musique et achève sa convalescence avant de reprendre le travail.
Une voix discordante s'est toutefois élevée : celle du demi-frère du Premier ministre, Max. Homme d'affaires installé à Hong Kong, Max Johnson, 35 ans, avait quelques heures plus tôt jugé "désastreuse" la gestion du cas du Premier ministre au cours de la dizaine de jours qu'il a passés en isolement dans sa résidence officielle dans Downing Street, avant son hospitalisation dans un état préoccupant. "De ce que je comprends, même si je n'étais pas sur place, personne n'a fait venir de médecin pour l'examiner pendant tout ce temps - plus de dix jours. Il avait été testé positif, il n'y avait donc aucun doute sur ce qu'il avait", s'est-il agacé auprès de CNN, ironisant sur le fait que le chef du gouvernement soit entouré de nombreux gardes du corps mais n'ait pas pu voir un seul médecin. Des critiques auquel Downing Street a répondu en assurant que Boris Johnson avait au contraire été en contact avec son médecin et avait pu recevoir ses préconisations.