Près de deux ans après le premier confinement en France et un peu plus de deux mois avant le premier tour des élections présidentielles, le gouvernement a annoncé ce mercredi 2 février 2022 le début de la levée des restrictions sanitaires. L'objectif : alléger le quotidien des Français tout en restant vigilant quant à la pression sur les hôpitaux qui restent importantes. Une décision qui s'inscrit dans la lignée d'autres pays européens comme l'Angleterre ou le Danemark. Ce desserrement des contraintes va se faire dans l'Hexagone en deux temps.
Dans un premier temps et à partir de ce mercredi, le port du masque n'est plus obligatoire en extérieur, les jauges dans les lieux recevant du public assis (stades, établissements culturels...) sont abandonnées, et le télétravail n'est plus imposé mais seulement recommandé. Puis, le 16 février 2022 soit deux semaines plus tard, ce sont les discothèques, fermées depuis le 10 décembre, qui pourront rouvrir et les concerts debout seront à nouveau autorisés. La consommation au comptoir sera également possible dans les bars. Tout comme la consommation dans les stades, les cinémas et les transports.
Le gouvernement n'a pas conditionné la levée de ces restrictions à l'évolution de la situation sanitaire. Aux yeux des autorités, la menace due au variant Omicron est désormais limitée puisqu'il est moins dangereux que ses prédécesseurs, bien que nettement plus contagieux. "On constate depuis quelques jours une inversion encore fragile de la tendance, avec moins de cas déclarés chaque jour que sept jours auparavant", a souligné mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Un "signal très encourageant", a-t-il estimé, invitant toutefois à "rester prudent", notamment en raison du sous-variant d'Omicron "BA.2, très contagieux", qui semble avoir retardé le pic des contaminations dans d'autres pays.
Les annonces gouvernementales sont validées par Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat à Paris et membre du Conseil scientifique. Cependant, il a tenu à souligner, sur RMC ce même jour qu'il faut rester prudent : "Il faut être toujours content quand on va vers la normalité, mais c'est vraiment une diminution des contraintes par palier. Aujourd'hui, c'est un premier niveau. (...) "Il faut être prudent mais (...) depuis la fin de la semaine dernière, on a l'impression qu'il y a une baisse du nombre de nouveaux cas". L'expert indique qu'"un certain nombre de mesures ont été mises en place" comme la troisième dose et le pass vaccinal. Cela explique pourquoi les autorités sont prêtes à relâcher un peu.
"La levée des restrictions décidée par le gouvernement ne devrait pas changer grand chose à une épidémie qui de toute façon n'est plus contrôlée", estime ainsi Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille. "Et grâce au pass vaccinal, on diminue énormément le risque de faire des formes graves tout en réduisant le risque de transmission", ajoute-t-il. Les personnes pour qui la vaccination anti-Covid fonctionne mal et qui risquent des formes graves de la maladie pourront obtenir gratuitement des masques FFP2, qui offrent un bon niveau de protection contre la contamination, a annoncé mercredi le gouvernement.
En moyenne sur sept jours, 322 256 cas ont été enregistrés, selon les derniers chiffres (contre 366 179 il y a une semaine) et un nombre de patients en réanimation stables sur une semaine (3 751 mardi contre 3 741), cependant, les hospitalisations continuent d'augmenter. "Nous devons rester vigilants, car la pression hospitalière reste élevée", relève Emmanuel Macron dans une interview à La Voix du Nord mise en ligne mardi soir. "Ceux qui pensent qu'on en aurait fini avec l'épidémie, c'est faux", souligne-t-il. Un discours qui va dans le sens de l'OMS, qui alerte les autorités internationales sur le fait que la pandémie n'est pas derrière nous.