Incarcéré depuis juin 2018 à la prison Brieva à Avila, centre pénitentiaire à une centaine de kilomètres au nord de Madrid où il doit purger sa peine de cinq années et dix mois de réclusion, Iñaki Urdangarin a trouvé un moyen de quitter sporadiquement l'univers carcéral : en s'engageant à faire du bénévolat pour le compte d'une association, le mari de l'infante Cristina d'Espagne a obtenu une permission de sortie de deux jours par semaine, à raison d'un maximum de huit heures par jour.
Jeudi 19 septembre 2019, le gendre du roi Juan Carlos Ier a ainsi pu se soustraire pour la première fois en quinze mois au quotidien des détenus et se rendre à Madrid, l'administration pénitentiaire de Castille-et-Leon ayant donné son autorisation pour qu'il apporte son aide à "une ONG en lien avec une entité religieuse", selon les informations divulguées aux médias espagnols. Le bénévolat de l'ancien champion de handball, qui a fêté en prison le 15 janvier dernier son 51e anniversaire, s'effectuera "dans le domaine du handicap", d'après les précisions apportées par le juge Florencio de Marcos Madruga, et, bien entendu, "sans compensation économique ni matérielle". Condamné à une lourde peine de prison en raison de son implication dans l'affaire Noos (détournement de fonds, trafic d'influence et autres manoeuvres illicites à l'époque où il présidait l'institut du même nom), Iñaki Urdangarin pourra mettre à profit "son expérience des activités physiques hors du commun", comme l'a souligné le magistrat.
Il a ainsi entamé sa mission au foyer Hogar Don Orione, un établissement à but non lucratif fondé en 1967 par une congrégation religieuse qui accueille des adultes en état de handicap intellectuel, physique ou sensoriel nécessitant une assistance permanente. En repartant de ce centre situé à proximité immédiate de l'hôpital Quironsalud où son beau-père Juan Carlos a été opéré du coeur au cours de l'été, Iñaki Urdangarin a offert aux photographes de presse informés de sa présence un sourire timide, mais serein. Le directeur du centre, quant à lui, a indiqué que ce bénévole très médiatisé serait un renfort pour les unités de mobilité, qui se concentrent sur les compétences psychomotrices et la physiothérapie, et a immédiatement salué la grande cordialité de l'intéressé pour son premier jour. Au cours duquel il a déjà tapé dans l'oeil de certains : "Le grand gars, je le veux pour moi", aurait ainsi dit un patient à propos d'Iñaki, 1m97 sous la toise.
Deux mois après son entrée en prison, le beau-frère du roi Felipe VI d'Espagne avait progressé d'un cran dans le système de traitement des détenus, passant du premier degré, très restrictif, au deuxième degré (régime normal avec possibilité d'obtenir des permissions de sortie jusqu'à 36 jours par an). Compte tenu de ses liens avec la famille royale, dont il a été exclu - de même que son épouse, par ailleurs destituée de son titre de duchesse de Palma de Majorque - après l'éclatement du scandale, l'administration pénitentiaire a pris la décision de l'isoler des autres détenus afin de garantir sa sécurité et sa vie sociale se résume aux visites de ses proches. Prochaine étape : le troisième degré, qui lui permettrait de quitter la prison du lundi au vendredi pour aller travailler à l'extérieur avant de regagner sa cellule pour la nuit, et de profiter de 48 jours de permission par an.
En attendant, l'infante Cristina, qui réside toujours en Suisse avec leurs quatre enfants, s'organise pour lui rendre ponctuellement visite sans se faire remarquer. Le 26 août dernier, elle créait la surprise en arrivant avec trois de ses enfants à l'hôpital Quironsalud pour visiter le roi Juan Carlos pendant sa convalescence. Dans l'après-midi, profitant d'être hébergée pour une semaine au palais de la Zarzuela où vivent le roi Felipe et la reine Letizia mais aussi le roi Juan Carlos et la reine Sofia, elle en profitait pour se rendre discrètement à la prison d'Avila avec Miguel (17 ans) et Irene (14 ans), les deux plus jeunes de la fratrie. Juan, l'aîné (20 ans), est venu seul quelques jours après pour une visite de 45 minutes, tandis que Pablo (18 ans) est en France, où il a signé avec le club de handball du HBC Nantes.