S'il lui faudra encore patienter jusqu'à la deuxième moitié de l'année 2021 pour pouvoir prétendre à un régime de semi-liberté, puis 2022 pour présenter une demande de libération conditionnelle, Iñaki Urdangarin peut d'ores et déjà apprécier quelques assouplissements dans sa situation carcérale : condamné à cinq ans et dix mois de prison ferme et incarcéré depuis juin 2018 au centre pénitentiaire de Brieva (province d'Avila, au nord de Madrid) après avoir été reconnu coupable dans l'affaire de détournement de fonds de l'Institut Noos, le mari de l'infante Cristina d'Espagne a pu profiter des siens loin de sa cellule en ce mois de février, à la faveur d'une permission.
Après avoir obtenu en septembre 2019 de pouvoir aller travailler bénévolement en journée au foyer Hogar Don Orione dans la banlieue de Madrid, auprès d'adultes en état de handicap nécessitant une assistance permanente, à raison de deux jours par semaine (autorisation élargie dernièrement à trois jours par semaine : lundi, mercredi, vendredi), et après avoir pu savourer au moment de Noël une toute première permission de quatre jours, le beau-frère du roi Felipe VI d'Espagne s'est vu accorder au moment de la Saint-Valentin six jours hors de prison.
Dès la fin de sa journée de travail bénévole le vendredi 14 février, comme en décembre, l'ancien héros du handball ibérique s'est naturellement rendu à Vitoria au Pays basque, chez sa mère Claire Liebaert, dont la maison avait déjà accueilli les précédentes retrouvailles. L'infante Cristina était au volant et, à l'arrière, derrière les vitres teintées, se trouvait semble-t-il leur fils Miguel, l'un de leurs quatre enfants. La famille est restée très discrète tout au long des journées qui ont suivi, jusqu'à la dernière, où l'infante, son époux et sa belle-mère ont été vus à la sortie d'un bon restaurant du centre-ville. Ultime moment de convivialité et de gastronomie avant de repartir pour le centre pénitentiaire. Malgré tout, Iñaki, 52 ans, semblait faire contre mauvaise fortune bon coeur au moment de prendre la route en sens inverse, cette fois au volant et accompagné par Cristina : en passant, le couple a salué en souriant les journalistes.
L'infante, pour sa part, a dû mettre ensuite le cap sur Genève, où la famille s'était exilée dès 2013 pour se protéger face au scandale provoqué par l'affaire Noos et les quelque 6 millions d'euros détournés par Iñaki Urdangarin, à l'époque où il dirigeait cet institut chargé de l'organisation d'un grand congrès touristique dans les îles Baléares. Si, au mois de janvier, des rumeurs de déménagement pour Lisbonne ont fait surface, étayées par un supposé désir de Cristina de se rapprocher du lieu de détention de son époux, elles se sont avérées infondées : pour l'heure, la fille cadette de l'ancien roi Juan Carlos Ier reste en Suisse, où elle travaille à la fois comme agent de liaison de la Fondation La Caixa auprès des Nations unies et d'autres organismes et comme coordinatrice de programmes au sein de l'Aga Khan Development Network, la fondation de l'Aga Khan. D'autant qu'Irene, benjamine des quatre enfants du couple, âgée de 14 ans, est scolarisée à l'École internationale privée, comme ses grands frères avant elle.