"Pour vivre heureux, vivons cachés." Cet adage a beau sonner désuet, il colle pourtant parfaitement à la sensation pop actuelle : Daft Punk. Un nom mais surtout deux casques sous lesquels se cachent Guy-Manuel de Homem-Christo et Thomas Bangalter qui ont érigé l'anonymat en outil marketing mais surtout en véritable signature. Chacun y va ainsi de son enquête pour percer le mystère et découvrir le vrai visage du duo, comme vient de le faire le magazine Paris Match qui leur consacre un long et riche portrait...
Les Daft Punk à vélo ou dans le métro
En les croisant dans Paris, personne ne se doute qu'ils font danser la planète entière. Et pourtant, les supers héros de la pop que sont Daft Punk redeviennent les plus lambdas des citoyens le jour. Sans y prêter la moindre attention, vous avez ainsi peut-être un jour croisé, en empruntant la ligne 12 du métro parisien, Guy Manuel de Homem-Christo, en jean et baskets, des écouteurs dans les oreilles cachés sous de longs cheveux. Quant à Thomas Bangalter, barbe et cheveux ébouriffés, vous le croiserez probablement à Vélib', arrêté à un feu rouge.
Car en 2014, les stars dont on fredonne les tubes sont comme tout le monde. Anonymes. Une fois le casque rangé, Thomas Bangalter peut ainsi tranquillement se balader dans la rue sans être importuné et vivre tranquillement sa vie de père de famille aux côtés de sa compagne Elodie Bouchez dans un hôtel particulier du Marais, et de leurs deux enfants, scolarisés dans la capitale. Même quotidien banal pour son compère Guy-Manuel, également papa de deux enfants, que l'on peut régulièrement croiser au comptoir d'un pub anglais à Montmartre. Loin de la folie des derniers Grammy Awards, où le duo a fait danser la crème des stars de l'industrie musicale actuelle, de Paul McCartney à Beyoncé...
Une maison de geeks à L.A.
Et quand ce n'est pas à Paris, c'est à Los Angeles que l'on peut croiser Daft Punk l'autre moitié de l'année. En 2001, ils achètent ainsi une demeure commune, en bois et avec piscine sur les hauteurs d'Hollywood. Une maison dans laquelle les potes de Pharrell Williams ont pu exprimer tout leur côté geek, un Chewbacca grandeur nature surveillant le salon, non loin du fameux vaisseau Enterprise de Star Trek, de 2 mètres de long. Trois ans plus tard, Thomas Bangalter a ensuite déménagé dans une villa à Los Angeles, où sont également installés leurs bureaux de production, toujours en tout discrétion.
Il faut dire que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo n'ont pas débuté l'aventure Daft Punk pour voir leurs visages en une des magazines. Lorsqu'ils se rencontrent en 1987 au lycée Carnot (17e arrondissement de Paris), ce sont deux passionnés de cinéma qui vont écrire une première mélodie lors d'un voyage scolaire à Pompéi. Devenus des stars, ils n'ont rien perdu de leur sincérité adolescente ni de leur foi. On les qualifie de "très sympas", mais également de grands perfectionnistes. "Ce sont des obsédés du son. Quand je les ai rencontrés, je les ai trouvés extrêmement concentrés sur leur travail, autant sur leur musique que sur leur image", explique à Paris Match Olivier Wicker, directeur du magazine Obsession.
Le mystère même sans casque
Preuve que le duo ne ressemble en rien aux autres popstars, aucun caprice de diva n'est à signaler côté coulisses. Aucun. Ceux qui ont travaillé avec le duo une fois les casques posés n'ont également que des mots sympathiques pour Guy-Manuel et Thomas, à commencer par Omar Hakim, batteur de jazz derrière les fûts sur le tube Get Lucky. "Désolé, je n'ai pas d'anecdotes croustillantes à leur sujet. Ils travaillent sans leur casque mais gardent quand même une part de mystère pour moi", dit en riant au Parisien le batteur qui a travaillé avec des stars comme David Bowie et qui décrit le duo comme des "génies". Des génies reconnus partout, sauf dans la rue...