Dimanche en fin de journée, outre-Atlantique, la plupart des regards seront obnubilés par la déferlante glamour qui ne manquera pas d'avoir lieu à l'occasion de la cérémonie des Oscars. Mais parmi les Américains, certains auront les yeux rivés sur les 500 miles de Daytona Beach (Floride), épreuve automobile inaugurant le championnat de Nascar.
Une nouvelle saison qui a démarré avec une catastrophe, samedi 23 février, lorsqu'un effroyable carambolage survenu sur cette même piste floridienne dans le dernier tour d'une manche de la catégorie Nationwide Series (deuxième division) a causé de gros dégâts sur la piste, mais aussi et surtout dans le public. 28 personnes ont en effet été blessées, dont 14 grièvement, lesquelles ont dû être évacuées - vers l'hôpital d'Halifax pour les plus sérieusement touchées. Les images du crash, qui a vu une voiture perforer le grillage de sécurité et projeter des débris vers les spectateurs, sont impressionnantes...
L'émotion est présente ce dimanche en Floride, mais le spectacle reprend ses droits, avec une attraction particulière : la pilote star Danica Patrick, aussi détestée pour son arrogance qu'adulée pour ses performances dans ce monde d'hommes rouleurs de mécaniques qu'est le NASCAR, s'élançait en pole position, signée la semaine dernière. Pionnière dans la discipline, elle est évidemment la première femme à réaliser cet exploit. "Depuis toute petite, j'ai été élevée pour être le pilote le plus rapide, pas la femme la plus rapide", assène avec son aplomb caractéristique l'Américaine de 30 ans, avant de tempérer l'enthousiasme générale quant à ses chances de victoire finale, ne s'estimant pas "favorite".
Mais outre le Daytona 500, qui est au NASCAR ce que le Super Bowl est à la NFL, Danica Patrick a attiré l'attention au cours de la semaine en tant que femme et non plus seulement pilote. Une femme amoureuse, même : amoureuse... d'un autre pilote, bien entendu, ce qui ajoute encore au phénomène de Danica-mania, quelques semaines seulement après sa rupture avec son époux Paul Hospenthal, en novembre. Son idylle avec un novice, le rookie Ricky Stenhouse, 25 ans, la prodige n'a pas hésité à en parler, notamment à l'édition américaine de Men's Health : "Je ne suis pas sûre que c'était une bonne idée. Mais je ne pouvais rien y faire. On ne peut pas commander à son coeur qui il doit aimer ou ne pas aimer. C'est arrivé, tout simplement. Je sais que je vais m'en vouloir pour ça, mais j'essaye de ne pas y penser et de rester positive", ose-t-elle dire dans un rire.
Sur l'anneau de Daytona, évidemment, pas de sentiments qui tiennent : "Ricky et moi, on a déjà connu ce cas de figure où on doit se laisser la place. On se respecte mutuellement. Je ne vois aucune raison pour que cela change (...) On sait tous les deux que c'est un sport dangereux. On sait que certaines choses peuvent se produire, et nous avons confiance dans la sécurité de nos voitures et dans le personnel de la piste et les services médicaux. S'il lui arrive quelque chose, il n'y a rien que je puisse faire. Tout ce que j'ai à me dire, c'est que tout ce qui doit être mis en oeuvre pour qu'il s'en sorte sain et sauf l'est."