Trois jours après la 40e cérémonie des César dont il était le président, Dany Boon assistait lundi soir, le 23 février, au 30e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) à l'hôtel Pullman à Paris. Accompagné de son épouse Yael, mère de ses cadets Eytan (9 ans), Élia (8 ans) et Sarah (4 ans et demi), l'acteur et réalisateur faisait partie des très nombreuses personnalités du cinéma, des médias et du monde politique à répondre à l'invitation du Crif. Ce traditionnel rendez-vous était cependant entaché le matin même par les propos polémiques de son président Roger Cukierman sur Marine le Pen et les jeunes musulmans.
Daniela Lumbroso, Audrey Pulvar et Yvan Attal, qui s'attaquera aux clichés antisémites dans son prochain film intitulé #Lesjuifs, faisaient partie des quelque 700 invités du Crif qui, exceptionnellement cette année, n'a pas remis un mais trois prix. Les réalisateurs Alexandre Arcady et Marie-Castille Mention-Schaar ont été distingués pour leurs films respectifs : 24 jours, la vérité sur l'affaire Ilan Halimi et Les Héritiers, dans lequel une prof fait passer à sa classe de seconde la plus faible le concours national de la Résistance et de la Déportation. Le Crif a enfin tenu à récompenser Lassana Bathily, naturalisé après avoir aidé des juifs à se cacher lors de la prise d'otages du supermarché casher, le 9 janvier à Paris. Ce dernier était absent mais représenté par son cousin. Les trois prix ont été remis par Roger Cukierman et François Hollande.
Dîner sous tension
Le président de la République était accompagné par une douzaine de ses ministres dont Fleur Pellerin (Culture) et Laurent Fabius (Affaires étrangères). Son Premier ministre Manuel Valls était présent, encore debout après s'être "collé" le matin même au Salon international de l'agriculture selon Le Petit Journal qui a compté ses nombreux verres. Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Île-de-France, et Anne Hidalgo, maire de Paris, ont assisté au dîner tout comme Nicolas Sarkozy et une partie des cadres de l'UMP dont Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Pécresse, son meilleur ami, Brice Hortefeux et son meilleur ennemi, Alain Juppé. Jacques Toubon, défenseur des droits, était évidemment là.
Le journaliste Ivan Levaï, le président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, ainsi que Jean-Pierre Elkabbach, Étienne Mougeotte, actuel directeur général de Radio Classique, y ont assisté. Notons les présences de Sidney Toledano, PDG de Christian Dior Couture, de Maurice Lévy, PDG de Publicis Groupe, de Jane D. Hartley, nouvelle ambassadrice des États-Unis en France, et de Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe. Très investis dans la mémoire de la Shoah, Beate et Serge Klarsfeld étaient là avec leur fils, l'avocat Arno Klarsfeld. Le cinéaste, journaliste et écrivain Claude Lanzmann, fidèle au rendez-vous tout comme Marek Halter et l'imam de Drancy Hassen Chalghoumi. Ce dernier a honoré l'invitation du Crif, ce qui n'a pas été le cas de tous les leaders musulmans, choqués par la stigmatisation des jeunes musulmans dans les propos de Roger Cukierman : l'absence de Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, a été très remarquée.
C'est dans cette ambiance tendue que François Hollande a donné quelques détails de son plan de lutte contre l'antisémitisme qui sera détaillé par Manuel Valls "dans les prochains jours". Le président souhaite des "sanctions plus rapides et plus efficaces" et que "tout propos de haine, raciste, antisémite ou homophobe ne relève plus du droit de la presse mais du droit pénal". En fin de semaine, François Hollande s'envolera pour 48 heures de visite officielle aux Philippines. Pour plaider la cause du climat, le président sera épaulé par Marion Cotillard (de retour des Oscars) et Mélanie Laurent, deux actrices investies dans la protection de l'environnement, qui feront partie du voyage.