Qu'est-il arrivé à Delphine Jubillar ? Depuis près de deux ans, cette femme du Tarn, âgée de 33 ans, mariée et mère de deux enfants, a disparu sans laisser de traces. Les faits ont eu lieu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 et malgré l'enquête des autorités, la mise en détention provisoire de son mari Cédric qui est le suspect numéro 1 mais nie toute implication, ainsi que le dévouement de ses proches pour trouver un indice, le mystère continue de planer sur l'affaire. Un dossier dans lequel s'est plongé la journaliste du Point Valentine Arama qui a signé le livre Delphine Jubillar, une disparition - Enquête au coeur d'un fait divers et révèle des éléments surprenants.
Dans cet ouvrage captivant face à un dossier non élucidé, Valentine Arama met en lumière un fait stupéfiant : son amie Anne, l'une des dernières à l'avoir vue en vie, révèle avoir reçu une notification sur son téléphone quelques jours après sa disparition, ce qui a de quoi la sidérer : "Le 14 janvier, c'est au tour du compte Instagram de Delphine de s'activer pour s'abonner au compte d'Anne, dont cette dernière ne se sert jamais", écrit la journaliste du service Justice. De quoi quoi raviver les espoirs de trouver une piste, voire de retrouver la mère de Louis et Elyah en vie, mais il s'agissait en vérité d'une activité non humaine : "Les enquêteurs notent qu'il s'agit très probablement du principe du follow/unfollow [abonnement/désabonnement], un système d'application entièrement robotisé qui abonne le compte choisi à d'autres comptes au hasard."
Il s'agissait donc de nouveau d'un faux espoir pour les proches de Delphine Jubillar. Le téléphone de la mère de famille, introuvable depuis sa disparition, reste néanmoins une piste importante pour les enquêteurs. Une nouvelle expertise a été réalisée par les techniciens de la gendarmerie spécialisés en téléphonie pour expliquer le mystère des activations, jusqu'ici inexpliquées. Lorsque la trentenaire s'est évaporée, son téléphone Huawei P30 Pro a été activé à six reprises de 0h07 à 6h52, une manipulation qui ne peut être le fait que d'une intervention humaine. D'après les documents de l'analyse, son appareil se situait à ce moment-là dans une zone comprise au coeur même du lotissement de la rue Yves-Montand. De quoi assurer à l'accusation l'implication de Cédric Jubillar, car lui seul aurait pu utiliser son téléphone dans un périmètre aussi réduit.
Une technique d'investigation qui manque de fiabilité toutefois, car beaucoup de facteurs peuvent brouiller les informations. Du côté des avocats du présumé coupable qui était en procédure de divorce et traîne une mauvaise réputation, cette théorie incriminant leur client ne tient pas car "à 6h52, Cédric Jubillar se trouvait en présence des gendarmes".
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.