François Hollande est-il au fond du trou ? En berne dans les sondages, conspué à droite comme à gauche, lâché par d'anciens soutiens, le président de la République traverse une fin de quinquennat compliquée. Une situation qui a poussé une soixantaine de personnalités du monde du divertissement et de la culture à signer un texte de soutien en appelant à stopper le "Hollande-bashing", dans le dernier numéro du Journal du Dimanche.
"Dès le départ, François Hollande a fait face à un incroyable procès en illégitimité, peut-on lire d'emblée. Ce dénigrement permanent met à mal toutes les institutions de la République et la fonction présidentielle." Parmi les signataires, on retrouve des figures du cinéma français telles que Catherine Deneuve, Benjamin Biolay, Juliette Binoche, Denis Podalydès, Irène Jacob, Sylvie Testud mais aussi Gérard Darmon, Patrick Chesnais, Dominique Besnehard, Jean-Michel Ribes ou encore le réalisateur Raymond Depardon (qui avait signé son portrait d'entrée à l'Elysée). D'autres personnalités telles qu'Agnès B., Mazarine Pingeot, Laure Adler, Bernard Murat, Patrick Pelloux, Bruno Masure ou encore le sportif Yohann Diniz ont apporté conjointement leurs voix.
Selon eux, "il perdure encore aujourd'hui malgré la stature d'homme d'État que François Hollande a parfaitement incarnée, tant dans les crises internationales que lors des épouvantables tragédies que notre pays a traversées". "C'est comme si, en quatre ans, on n'avait jamais entendu parler ni retenu tout ce qui a été accompli, systématiquement effacé par ce Hollande-bashing", croit savoir ce groupe, citant "les créations de postes dans l'Éducation nationale, l'alignement du traitement des instituteurs sur celui des professeurs, l'augmentation du nombre de policiers et de magistrats, les emplois d'avenir, la garantie jeunes, le soutien à l'apprentissage, le compte personnel de formation, le compte pénibilité, la complémentaire santé pour tous, la généralisation du tiers payant, la prime d'activité, la retraite à 60 ans pour les carrières longues, la refondation de l'école, les droits rechargeables à l'assurance-chômage, le mariage pour tous, la sanctuarisation du budget de la culture, le renforcement de l'égalité professionnelle hommes-femmes, l'extension de la parité dans les conseils départementaux, le remboursement complet de l'IVG et de la contraception, une meilleure protection des femmes contre le harcèlement sexuel, la mise en oeuvre concrète de la transition énergétique, le non-cumul des mandats..."
Tout cela est ignoré, tout cela est déformé, gommé, remplacé par un procès quotidien, instruit à charge par des injures et des mensonges ignobles
Ulcéré par cette vendetta organisée contre François Hollande, le groupe de 65 artistes préfère voir le bilan positif du président, le "déficit public passé de 5,1% en 2011 à 3,5% en 2015", les marges facilitées pour les entreprises pour favoriser les embauches, "plus de pouvoir d'achat pour les ménages, moins d'impôts et enfin la diminution amorcée du chômage".
À quelques mois de la présidentielle, et après deux dernières années compliquées marquées par la place du terrorisme et la montée dans le monde entier du populisme (Brexit, Donald Trump), François Hollande est injustement cloué au pilori. "Tout cela est ignoré, tout cela est déformé, gommé, remplacé par un procès quotidien, instruit à charge par des injures et des mensonges ignobles, déplore le collectif. Nous, artistes, sportifs et créateurs, penseurs, chercheurs, entrepreneurs et citoyens indépendants, dénonçons cet acharnement indigne qui entraîne le débat politique dans une dérive dangereuse pour la démocratie."
"François Hollande a droit au respect comme tout citoyen, et comme président de notre République", conclut le groupe.