Dans Unstoppable (2010) de Tony Scott, Denzel Washington se voyait lancé dans une course contre la montre à bord d'un train rempli de produits toxiques à travers les Etats-unis. Une relecture musclée de Speed avec Keanu Reeves et Sandra Bullock.
Deux ans plus tard, il est passé du côté obscur de la force dans Sécurité rapprochée, un film d'action diablement nerveux dans lequel il incarne un ancien membre de la CIA reconverti dans la trafic d'informations. À l'occasion de la tournée promotionnelle, l'acteur aux deux Oscars s'est arrêté à Paris, en compagnie du réalisateur suédois Daniel Espinosa.
Détendu, blagueur et très américain, le comédien hollywoodien est à double tranchant. D'un côté, il explique que Sécurité rapprochée "n'est pas un film d'action. D'ailleurs, je ne sais pas ce qu'est un film d'action. (...) C'est un drame... très mouvementé" - un refrain promotionnel rodé. De l'autre, il confie avoir aimé La Couleur des sentiments mais constate que "la machine hollywoodienne veut gagner de l'argent, et se fiche de savoir comment". Avec une trentaine d'années de métier derrière lui et une place de choix dans le panel des acteurs afro-américains à Hollywood, Denzel Washington est certainement bien placé pour comprendre les rouages du système.
De son côté, le réalisateur Daniel Espinosa explique comment il est passé de Easy Money, un polar suédois, à un film d'action survitaminé, tourné en anglais, en Afrique du Sud, avec deux stars. Malgré un avenir visiblement radieux, il explique qu'Hollywood n'a jamais été un rêve mais que la réussite de cinéastes comme Fernando Meirelles (The Constant Gardener), Alfonso Cuarón (Les Fils de l'homme), Alejandro González Iñárritu (21 grammes), Paul Greengrass (La Mort dans la peau) et Christopher Nolan (The Dark Knight Rises) a été une source d'inspiration. Outre les habituels conflits avec la production, il avoue avoir été soutenu par Denzel Washington et Ryan Reynolds : "C'est quelque chose que tout le monde respecte : les stars." Un joli portrait d'Hollywood, donc.
Sécurité rapprochée, en salles depuis le 22 février.
Geoffrey Crété
Interview exclusive - ne pas reprendre sans la mention Purepeople.