Vendredi 28 janvier, France Inter était condamnée par les prud'hommes à verser plus de 212 000 euros à Stéphane Guillon pour licenciement "sans causes réelles et sérieuses". L'humoriste, actuellement au Théâtre de Paris avec son spectacle Liberté (très) surveillée, s'est déclaré "ravi" en tant que salarié, mais "scandalisé", en tant que contribuable, "qu'une société d'Etat ait préféré perdre autant d'argent et d'auditeurs pour faire taire un humoriste".
Licencié dans les mêmes conditions le 23 juin 2010, Didier Porte devrait lui aussi toucher un joli pactole, d'autant qu'il a enchaîné les CDD depuis 1986, qui devraient être requalifiés en CDI. Défendu par Me Dominique Tricaud, l'humoriste réclamerait selon Emmanuel Berretta, du Point, entre 400 000 et 500 000 euros. Il réclame également 100 000 euros au titre des droits d'auteur.
Radio France a mis fin à son CDD sans explication et sans préavis et ne pourra donc pas présenter de justification devant les prud'hommes. Pour l'avocat de l'humoriste, c'est une aubaine : "Les conditions de l'éviction de Didier Porte frisaient l'insulte. Voilà ce qui arrive quand une entreprise se laisse imposer une décision par le pouvoir politique." Car Didier Porte, comme Stéphane Guillon, est convaincu que son licenciement est le résultat d'une volonté de Nicolas Sarkozy. La direction de Radio France, nommée par le président de la République, s'en défend et, selon le Point.fr, devrait faire appel dans le procès Guillon.
Didier Porte, qui officie désormais sur Mediapart et dans Arrêt sur images, est attendu le 6 avril, à 13 heures, devant les prud'hommes de Paris.