Limogé cet été de France Inter , Stéphane Guillon revient sur sa mésaventure lors d'une rencontre avec les lecteurs de Nice Matin. Il évoque la polémique, son humour et les difficultés de son compagnon de galère Didier Porte : "Il est étonnant quand même qu'un garçon comme Didier Porte ou moi, quand on fait 2 millions d'auditeurs et des centaines de millions de connexions internet, on ne retrouve pas du travail dans les 24 heures. C'est bien la preuve que tout est cloisonné." Guillon ajoute qu'il est très chanceux d'avoir un spectacle qui marche bien et Canal+, le samedi. Porte de son côté, tient une chronique sur les sites Arrêt sur images et Mediapart. Il vient de sortir un livre, Insupportable ! Chronique d'un licenciement bien mérité.
La polémique est repartie de plus belle avec l'éviction de Gérald Dahan. L'humoriste a évoqué une décision politique, suite à sa chronique contre Michèle Alliot-Marie. Philippe Val, directeur d'Inter, lui aurait fait du chantage pour qu'il revienne sur cette déclaration en échange d'un éventuel partenariat entre la station et le spectacle de Dahan. S'y étant refusé, l'humoriste s'est fait casser violemment dans la presse par Laurence Bloch, directrice adjointe de France Inter.
Guillon défend celui qui avait la lourde tâche de le remplacer : "Il n'y a qu'à voir ce qui est en train de se passer avec Gérald Dahan : on dit maintenant 'Ce garçon est mauvais'. Moi, j'ai écouté son travail, et certains de ses sketchs étaient vraiment bien. Mais on est dans un système où, tout d'un coup, tout va être fait pour donner une certaine image de quelqu'un parce que cette personne-là dérange."
Selon lui, le vrai problème reste la direction de la station, Val, et celle de Radio France, Jean-Luc Hees. Et l'humoriste de ne pas y aller de main morte pour donner son sentiment : "L'attitude de Philippe Val et Jean-Luc Hees, c'est la voiture de fonction, c'est les honneurs, c'est une nomination improbable pour Jean-Luc Hees qui était sur une voie de garage à Radio Classique et marmonnait deux ou trois trucs au micro. Ce qui est triste dans cette histoire, c'est que ni l'un ni l'autre n'avait les capacités pour être directeur de France Inter et président de Radio France, de l'avis général, c'est une catastrophe. On a cassé cette station, qui était extraordinaire. C'était une volonté politique de Nicolas Sarkozy bien conseillé par Claude Guéant de casser France Inter parce qu'ils estimaient que c'était un symbole de la gauche et qu'il fallait pulvériser cette station. Comme Pierre Sled (...) Parce que c'est un intime de Nicolas Sarkozy, il se retrouve propulsé à choisir les programmes de France 3. C'est vraiment la république des copains." Un avis partagé par Patrick Timsit, qui en faisait état récemment dans C à vous sur France 5, où était invité Dahan. C'est effectivement Sarkozy qui nomme les directeurs de l'audiovisuel public depuis la loi de réforme de l'audiovisuel de mars 2009.
Joignant la parole aux actes, Stéphane Guillon a insisté sur l'éviction de Gérald Dahan dans sa chronique hebdomadaire de Salut les terriens sur Canal+. C'était samedi, et Guillon annonce la venue de Philippe Val pour se défendre d'être à la botte de Nicolas Sarkozy. C'est Dahan qui se présente, prenant la voix de Val, mais les attitudes de Sarkozy. Le sketch est assez cruel (mais drôle !) lorsque ce faux Val annonce les remplaçants de Dahan pour occuper la case humour du matin : "De lundi au vendredi, Brice Hortefeux et ses blagues sur les arabes et le retour à l'humour colonial", etc... Une séquence à revoir ci-dessus.
Évincés de France Inter, sans aucun doute, mais bâillonnés, sûrement pas !