Le mythique Diego Armando Maradona était un joueur de légende. En 1986, à la tête de l'équipe argentine, il remporta la Coupe du Monde au Mexique, et entra dans l'Histoire du football en offrant son second trophée mondial à son pays.
25 ans plus tard, très décrié en tant que sélectionneur à l'issue des éliminatoires de la zone Amsud - durant lesquels les ciel et blanc ont gagné leur ticket pour le Mondial lors de la dernière seconde du dernier match (victoire 1-0 face à l'Uruguay) -, ses nombreux détracteurs, très virulents il y a quelques mois, sont obligés aujourd'hui de se rendre à l'évidence : Diego était un joueur unique, Diego est un entraîneur hors pair.
Avec quatre victoires en autant de matches, et souvent avec la manière : 1-0 contre le Nigéria, 4-1 contre la Corée du Sud et 2-0 contre la Grèce en matches de poule, et 3-1 contre le Mexique en huitième de finale, on ne peut plus nier que Maradona a réussi son pari, redonner de la fierté à un peuple qui attend de remporter une nouvelle Coupe du Monde depuis... 1986 et la victoire d'un certain Diego Maradona.
La recette miracle du messie ? Un effectif en or, une génération géniale, avec notamment... Messi, Higuain, Veron, Mascherano, Tevez, Milito ou Heinze, pour ne citer qu'eux, mais surtout, une philosophie de la gagne, un amour du maillot, une fusion avec tout son effectif. Tout ce qui manquait aux Bleus en somme.
Preuve matérialisée de cet état impalpable, les marques de tendresse que le sélectionneur argentin manifeste envers ses joueurs. A chaque but et à chaque changement, une accolade virile et passionnée, des bisous dans le cou et des mots doux à l'oreille viennent sceller ce lien du sang. Cela n'a pas échappé à certains journalistes au QI de poissons morts qui ont surpris Diego à lui demander si ces marques d'affection avaient à voir avec sa vie privée. Dans la vidéo ci-dessus, la légende du foot argentin, hallucinée par cette question surréaliste, répond avec ses mots... pour le plus grand moment des conférences de presse depuis le début du Mondial.
Car non, Diego n'a rien contre, mais il n'est pas homosexuel. Diego aime les femmes. D'ailleurs, il a fêté comme il se doit les 31 ans de sa charmante fiancée, Veronica Ojeda (qui a malheureusement perdu l'enfant qu'elle portait, il y a quelques mois), mi-juin en Afrique du Sud (voir les photos ci-dessus). Mais Diego aime aussi ses joueurs. Il pourrait mourir pour eux : "Ma relation avec les gars est excellente", a-t-il confié au terme du match face au Mexique, dimanche. "La vérité, c'est que nous ne sommes pas venus en vacances. Nous sommes là pour donner notre peau et rendre le peuple argentin fier." Tellement proche de ses joueurs que le grand Diego aimerait parfois les aider encore plus : "J'aimerais mettre le maillot et entrer sur la pelouse. Mais c'est aussi super de faire partie de ce groupe. Je me sens très fier. Parce que comme entraîneur, on a d'abord dit que je n'y connaissais rien. Maintenant, avec quatre victoires (ce que l'Argentine n'avait réussi qu'une fois en Coupe du Monde, en 1930, ndlr), ils font de moi un autre. Gagner, c'est toujours bien, que ce soit comme joueur ou comme entraîneur. Mais sur le terrain, vous pouvez courir, vous pouvez dire des choses qu'il est impossible de dire sur le banc."
Le prochain match de l'Albiceleste ? Samedi, en quart de finale, face à l'Allemagne, pour la belle des finales de 1986 (remportée par l'Argentine) et de 1990 (remportée par l'Allemagne)... comme si le destin de Diego était lié à la nation germanique en Coupe du Monde. Dans trois jours, il peut écrire l'une des plus belles pages de son histoire...
Mathieu Lecerf (aka Adam Ikx)