Voilà 7 jours que le petit Émile, 2 ans, a disparu au Vernet. Pour le moment, les moyens importants déployés pour le retrouver, équipe cynophile, ratissage de 97 hectares, drones... n'ont rien donné. Une nouvelle phase de l'enquête s'ouvre à présent avec l'examen minutieux de toutes les données récoltées depuis 7 jours. Pour ce faire, les enquêteurs vont s'appuyer sur le logiciel d'analyse criminelle Anacrim. Et celui-ci pourrait bien être synonyme de tournant pour l'enquête.
Alain Vasquez, commandant de police et ancien chef de groupe à la brigade criminelle explique sur BFMTV : "Cela fonctionne avec les données qu'on rentre à partir du dossier avec les déclarations des uns et des autres et le système Anacrim permet de détacher les incohérences ou des choses différentes." Il faut dire qu'il y en a des choses à analyser puisque les enquêteurs ont pris les déclarations des proches d'Émile, qu'il s'agisse de sa famille ou des personnes présentes dans le village au moment de sa disparition. Au total, une trentaine de personnes ont déjà été auditionnées. Et puis, il y a les bornages des téléphones pour savoir qui était présent au Vernet, le jour de la disparition.
"Maintenant, il va falloir interpréter et faire parler tout ça, s'il y a des incohérences qui pourraient nous emmener sur une piste ou une autre", a confirmé le profileur David Corona sur le plateau de BFMTV. Les espoirs se tournent donc vers Anacrim, une plateforme lancée en 1994 et qui fonctionne à partir d'une intelligence augmentée. Et le profileur donne un exemple des qualités du programme : "Un témoin aura vu une voiture, l'autre une voiture noire, le troisième dira que cette voiture noire est allemande, quelqu'un aura vu un bout de numéro d'immatriculation et tous ces éléments rassemblés vont permettre d'avoir le début d'une piste. Ou alors, cela va permettre de faire une chronologie [des événements rapportés, ndlr] si les témoignages sont compatibles."
"Pour le moment, le procureur de la République est incapable de donner le temps qu'il faudra pour analyser tout ce matériel", indique Grégory Leclerc, journaliste pour Nice-Matin et Var-Matin. Il poursuit : "On n'imagine pas ce que peut être cette recherche d'indices sur une scène d'infraction qui est le village en lui-même, c'est-à-dire des centaines de mètre carré avec des milliers de possibilités d'indices en essayant de trouver tout ce qui sera nécessaire à l'enquête tout en sachant qu'on ignore ce qui sera intéressant dans cette enquête. C'est ça la difficulté."