Il vaut peut-être mieux ne plus compter les jours depuis la disparition du petit Émile, 2 ans et demi, tant celui-ci donne le vertige. Le garçonnet qui était gardé par ses grands-parents au Haut-Vernet s'est comme volatilisé. Et les enquêteurs n'ont toujours pas l'ombre d'une piste, que ce soit un accident, un enlèvement, un meurtre... Alors pour tenter de comprendre ce qu'il s'est passé, une vingtaine d'enquêteurs agit et chaque spécialiste y va de sa petite analyse.
C'est le cas de Jacques Dallest, magistrat honoraire à la retraite, qui a été interviewé par Var Matin, mercredi 26 juillet. Passionné d'affaires d'homicides, il a sorti un livre sur les affaires criminelles non résolues, Cold cases. S'il n'a pas d'explication rationnelle à la disparition du jeune Émile, pour lui, celle d'un loup ou d'un aigle qui aurait attaqué l'enfant est "complètement fantaisiste". Il pense plutôt à une mort par accident ou l'enlèvement et la séquestration "comme pour la petite Maëlys suivie de mort". Troisième possibilité "un peu tirée par les cheveux, c'est que l'enfant ait été victime des agissements de sa famille". Jacques Dallest évoque aussi la mauvaise rencontre et évoque le cas de Valentin, 10 ans, en 2008, sauvagement assassiné par Stéphane Moitoiret dans l'Ain. L'enfant faisait du vélo et avait reçu 44 coups de couteau.
Un jour un promeneur retrouvera des ossements
Le magistrat retraité raconte aussi qu'il est arrivé plusieurs fois que des enfants ont été retrouvés morts pas très loin de leur domicile "et tout le monde est passé à côté". Ce fut le cas de Jucas Tronche, un adolescent qui avait disparu en 2015, ses ossements ont été retrouvés en 2021, à 800 mètres de chez lui. "Les jours et mois peuvent passer et un jour un promeneur retrouvera des ossements. Comme cela a été le cas pour les disparus de la forêt de Boscodon dans les Hautes-Alpes. Six personnes y ont disparu en 25 ans", raconte-t-il.
Piste qu'il rejette plus fermement en revanche, celle de la disparition liée à quelque chose de sexuel car, comme il l'explique, cela touche plutôt les enfants entre 7 et 12 ans. Espérons que la disparition d'Émile ne devienne pas un cold case et que le garçon, mort ou vivant, soit rapidement retrouvé.