"On a fait tout ce qu'on pouvait pour retrouver l'enfant, vivant ou non. On n'a rien trouvé", a déclaré François Balique, 74 ans, maire du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) depuis 1977 et avocat de profession au Figaro. Une phrase claire, nette et bien triste pour la famille du petit Émile, 2 ans. Celui-ci jouait dans le jardin et a disparu il y a pile une semaine.
Alors que toutes les maisons du hameau, voitures et quelque 97 hectares de champs et de bois ont été fouillés, aucune piste n'est à ce jour privilégiée mais "les probabilités et la rationalité poussent à imaginer qu'il s'agit d'un accident". Et le maire de poursuivre : "Et puisqu'on n'a pas retrouvé le corps du petit Émile, c'est qu'il n'était pas seul au moment des faits. On peut penser à un accident de voiture dont le conducteur aurait paniqué et dissimulé le corps. C'est une hypothèse. On a, en tout cas, jamais cru au village à un rapt crapuleux parce qu'on voit toutes les personnes qui fréquentent la commune. Une voiture étrangère aurait été remarquée."
C'est la dernière chose qu'on peut espérer et c'est déjà terrible
Pour lui, les bornages de téléphone permettront peut-être d'en apprendre plus mais, lorsque le journal lui demande si, après une semaine, il y a encore de l'espoir de retrouver Émile vivant, il répond : "Notre seul espoir à présent, c'est qu'il ait été enlevé et qu'il soit vivant. C'est la dernière chose qu'on peut espérer et c'est déjà terrible. On peut penser que quelqu'un en mal d'un gamin soit passé par là, qu'il ait vu ce beau petit garçon et l'ait emmené. Il n'a pas pu survivre seul dans la nature, ça c'est certain."
En tout cas, pour lui, la piste d'un drame familial est totalement à exclure - tout comme les enquêteurs. Il explique : "C'est une famille où les enfants sont valorisés, les parents ne sont pas en discorde. Ils ont une forte croyance religieuse mais chacun fait ce qu'il veut et cela n'a aucun lien avec la disparition du petit. Et quand on parle du père d'Émile qui aurait quinze engagements politiques bien marqués, je ne vois pas non plus le rapport avec l'enfant de deux ans et demi."
Quant aux théories qui disent que Le Vernet est un endroit maudit (en référence au crash de la Germanwings et au meurtre de la restauratrice Jeannette), François Balique n'y voit là que de la fantaisie : "Jeannette a été victime de la crise d'un schizophrène ! Et le crash de l'avion de la Germanwings s'est passé sur la commune voisine. Nous avons assuré l'accueil des familles. C'est dans les environs, certes, mais je ne vois que des hasards, pas le coup du sort. (...) Pour Émile, si c'est bien accidentel, qu'y a-t-il de plus tragiquement normal qu'un enfant qui échappe à la surveillance de ses grands-parents et qui se fait heurter par un véhicule ? C'est affreux, mais il ne faut pas y voir une malédiction."