Pour eux, ces dix jours ont dû être interminables... Soutenus par leur famille au grand complet, réunie dans le village du Haut-Vernet, les parents du petit Émile attendent toujours de comprendre ce qui est arrivé à leur fils. A 2 ans et demi, le garçonnet s'est en effet volatilisé dans le jardin de la maison de ses grands-parents et malgré une enquête poussée, il n'a pas encore été retrouvé.
Mais c'est peut-être eux, ou d'autres membres du clan, très uni et très pieux, qui vont pouvoir aider les enquêteurs désormais. En effet, selon Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne sur BFM TV, certains vont peut-être se souvenir de choses importantes qui leur avaient échappé en raison du traumatisme.
"C'est aussi un temps, pour la famille proche et pour l'entourage, où des souvenirs pourront se reconstituer. Quand on est exposés à un traumatisme, on sait qu'on peut parfois souffrir d'une amnésie rétrograde", a-t-elle expliqué à nos confrères.
Avant de développer : "Et les personnes vous le diront : après un traumatisme, on peut se souvenir parfaitement d'une annonce ou d'une découverte macabre, au point de se rappeler des odeurs, de la couleur du ciel et des bruits environnants... mais avoir un black-out complet des quelques minutes qui ont précédé ou suivi le traumatisme. Alors le temps va faire que cette amnésie va se dissiper pour faire place à de nouveaux souvenirs qui pourront donner des informations aux enquêteurs", a-t-elle conclu.
Une bonne nouvelle pour les gendarmes, dont l'enquête n'a pas beaucoup avancé en dix jours : après plusieurs dures journées d'une battue minutieuse, ceux-ci épluchent désormais les bornages des téléphones, les clichés des péages et les milliers de témoignages. Pour, peut-être, trouver ce qui s'est passé pour ce petit garçon.
La famille, quant à elle, continue de rester silencieuse et "repliée sur elle-même" selon BFM TV et les reporters locaux. Une donnée qui n'est pas à prendre à la légère, toujours selon Johanna Rozenblum. "Dans les premiers temps, en général, après un événement à caractère traumatique, il y a une forme de sidération qui crée beaucoup de repli, au point même parfois de ne pas réussir à parler. C'est un temps de recueillement, annonciateur de nouvelles émotions qui arrivent. La colère, la tristesse intense, la culpabilité... Tout peut être exacerbé quand la famille vit en huis-clos comme ça", a-t-elle averti. Et on espère, pour eux, que tout cela sera bientôt réglé...