Dominique Strauss-Kahn a certes reconnu participer à des soirées libertines, mais sa libido (que certains jugeraient débridée) est-elle pour autant responsable de ses tourments judiciaires ? Tandis qu'à Lille et New York, la justice s'interroge, l'association PeTA a déjà tiré ses conclusions : une grosse libido, c'est les ennuis assurés... en tout cas pour nos amis à quatre pattes. Estimant que DSK en connaît un rayon sur le sujet, PeTA veut en faire son ambassadeur !
L'association internationale de défense des animaux, très célèbre pour ses campagnes chocs et ses spectaculaires porte-parole comme Pamela Anderson, veut faire de DSK l'ambassadeur de sa campagne de "désexage" des animaux de compagnie. L'association vient d'en faire la demande à l'ancien patron du FMI, mais elle a déjà diffusé son projet de campagne, une photo de DSK et ce slogan : "L'abus de sexe peut être mauvais", signé Dan Matthews, le vice-président de la PeTA.
Le coeur de cette campagne, ce sont ces milliers d'animaux abandonnés dans le monde qui finissent euthanasiés. La PeTA propose de "désexer" les animaux de compagnie, c'est à dire de les stériliser, pour éviter que des chiots se retrouvent abandonnés et donc condamnés à mort. Dans une longue lettre adressée à Dominique Strauss-Kahn, Ingrid E. Newkirk, la fondatrice de PeTA, lui explique le pourquoi du comment : "Avec tout le respect que je vous dois, le monde s'arrête pour écouter dès lors qu'il entend les mots 'Dominique Strauss-Kahn' et tout ce qui est en rapport avec le sexe, alors vous tenez entre vos mains le pouvoir de sauver la vie de nombreux animaux qui, autrement, seraient euthanasiés par manque de bons foyers." Pour la PeTA, le problème est grave et DSK, un interlocuteur de choix : "Personne n'est mieux placé que vous pour faire valoir qu'une libido exacerbée peut causer d'énormes problèmes et changer une vie, et les pulsions sexuelles des chiens non stérilisés ont entraîné une crise. (...) Une seule chienne et sa descendance peuvent causer la naissance de milliers d'autres chiens." La PeTA demande donc à Dominique Strauss-Kahn sa "bénédiction" pour utiliser son image... tout en ayant déjà diffusé le projet à toute la presse.
D'autres chats à fouetter...
Mercredi 28 mars, se tenait la première audience au tribunal du Bronx de la procédure au civil de Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel, contre Dominique Strauss-Kahn. Une audience technique consacrée à l'étude de plusieurs motions, dont celle de la défense faisant valoir l'immunité diplomatique dont aurait bénéficié DSK au moment des faits qui lui sont reprochés. "La plainte doit être classée", a déclaré l'avocat Amit Mehta devant le juge Douglas McKeon, lequel a posé de nombreuses questions pointilleuses à la défense sur les textes invoqués. "Pourquoi n'a-t-il pas fait valoir cette immunité lors de la procédure pénale ?" Le juge a dénoncé une utilisation "à la carte" de cette immunité.
L'audience, en grande majorité consacrée à l'interrogatoire des avocats de DSK, a duré 90 minutes selon l'AFP. Le juge a précisé qu'il rendrait sa décision "rapidement". Les avocats de Dominique Strauss-Kahn n'excluent pas de faire appel si l'argument de l'immunité n'était pas retenu.
Il y a deux jours, dans l'affaire du Carlton de Lille, Dominique Strauss-Kahn était mis en examen pour "proxénétisme en bande organisée" et placé sous contrôle judiciaire.