Pourquoi le nom de Dominique Strauss-Kahn a-t-il été mis en lumière avec l'affaire des Pandora Papers et l'émission Cash Investigation menée par Elise Lucet ? Parce qu'il a établi en mai 2013 au Maroc la société Parnasse International qui a intéressé les journalistes-enquêteurs. Celle-ci est établie dans une zone franche du Maroc, la Casablanca Finance City (CFC), ce qui lui a permis une exonération d'impôt sur les sociétés de plus de 6 millions d'euros. Les journalistes ne parlent à aucun moment d'illégalité, mais il s'agit d'éthique morale, d'autant plus que DSK a été ministre... socialiste. Un de ses anciens collègues au gouvernement et qui fût son ami, Pierre Moscovici, a été interrogée par la journaliste en tant que premier président de la Cour des comptes. Mal à l'aise, il ne manque pas de prendre ses distances avec l'ancien directeur du FMI.
Si Pierre Moscovici affirme n'avoir aucune idée du nouveau travail de Dominique Strauss-Kahn, il tient à ne pas être associé à lui : "Ecoutez, disons qu'il a participé à l'élaboration des statuts juridiques de la Casa Finance City, et moi, j'ai concouru à ce que le Maroc change son statut fiscal. Nous n'avons pas suivi la même évolution." Quand Elise Lucet insiste pour avoir une réaction plus précise de l'ancien ministre de l'Economie et des Finances qu'il a été, tout comme DSK, il rétorque : "Je n'ai aucune idée de ce que fait DSK depuis plus de dix ans. Je ne suis ni avocat, ni procureur. DSK vit sa vie, je ne la connais plus. DSK n'est plus un homme politique depuis très longtemps. Il a une autre vie. Si j'avais quelque chose à lui dire, je le lui dirais en face et à lui personnellement. Je pense que le jour où je lui parlerais, je ne lui parlerais pas de ça. Parce que nous aurons d'autres sujets. DSK a été mon professeur [à l'ENA] il y a longtemps, puis a été mon ami. Nos routes se sont séparées. Et probablement nos chemins intellectuels. Voilà, c'est tout."
Au début des années 2000, Pierre Moscovici est devenu président de l'association "À gauche, en Europe" fondée par Dominique Strauss-Kahn et Michel Rocard. Lors de la campagne de la primaire présidentielle socialiste de 2006 en vue de l'élection présidentielle de l'année suivante, il a activement soutenu DSK, battu dès le premier tour par Ségolène Royal. Enfin, il a été le vice-président du Cercle de l'industrie, un lobby créé par l'homme du scandale du Sofitel et du Carlton réunissant les dirigeants des principaux groupes industriels français, jusqu'en 2012.