Les scandales se multiplient pour Donald Trump. Une semaine après la publication d'une vidéo de 2005, dans laquelle le candidat républicain à l'élection présidentielle se vante d'avoir eu un comportement relevant du harcèlement sexuel avec des mots d'une grande vulgarité à l'égard deux femmes, de nouvelles révélations surgissent dans la presse.
Mercredi 12 octobre, plusieurs femmes ont ainsi accusé l'homme politique de 70 ans de harcèlement et d'attouchements sexuels, des faits qui se sont déroulés pour certains il y a plusieurs années. Après les révélations du Washington Post, qui a diffusé la vidéo dans laquelle le grand rival d'Hillary Clinton se targue d'attraper les femmes par la "c**tte", Jessica Leeds et Rachel Crooks se sont confiées auprès du New York Times pour faire part de leur témoignage.
La première, âgée de 74 ans, affirme que Donald Trump l'avait "pelotée" alors qu'elle était assise à côté de lui dans un avion il y a plus de trois décennies. "Il était comme une pieuvre (...) ses mains étaient partout", confie celle dont les proches ont également été questionnés par le quotidien. Elle explique avoir ensuite changé de siège et choisi de ne rien dire jusqu'au débat présidentiel de dimanche, où les propos de Donald Trump se dédouanant de tout comportement agressif envers les femmes l'ont révulsée.
La seconde était âgée de 22 ans le jour de l'agression dont elle accuse l'époux de Melania Trump. C'était en 2005 et Rachel Crooks travaillait à l'époque en tant que réceptionniste dans la Trump Tower, à New York. Elle affirme ainsi avoir été touchée contre son gré lors d'une rencontre survenue à la sortie d'un ascenseur. Après avoir fait connaissance et échangé une poignée de main, Rachel Crooks "a été directement embrassée sur la bouche". Elle ajoute : "J'étais complètement bouleversée qu'il me pense insignifiante au point de pouvoir faire ça", se rappelle-t-elle.
J'ai minimisé les choses en me disant que ce n'était pas comme s'il m'avait violée
Le New York Times évoque également le cas d'une ancienne Miss Utah, Temple Taggart, qui avait déjà livré un témoignage similaire, affirmant que Donald Trump l'avait embrassée de force à plusieurs reprises. Depuis la publication de ces témoignages, le camp du magnat a rapidement démenti les accusations. "Cet article tout entier est de la fiction, et le fait que le New York Times lance ces accusations complètement fausses (...) à propos de la personnalité de M. Trump sur un tel sujet est dangereux", a déclaré dans un communiqué un responsable de la campagne, Jason Miller.
Dans les colonnes du Palm Beach Post, une quatrième femme, Mindy McGillivray, affirme avoir subi des attouchements dans l'une des propriétés de Donald Trump, à Mar-a-Lago (Floride). Des faits qui se seraient déroulés il y a maintenant treize ans. Puis, Cassandra Searles, Miss Washington 2013, a aussi détaillé dans une publication postée sur Facebook sa rencontre avec le candidat républicain, expliquant avoir été "attrapée par les fesses" avant d'être invitée "à le rejoindre dans sa chambre d'hôtel".
Enfin, une journaliste de People, Natasha Stoynoff, a longuement détaillé l'agression qu'elle aurait subie lors d'une rencontre survenue en décembre 2005 à Mar-a-Lago. Dans une longue tribune publiée sur le site du magazine, elle explique qu'elle avait interviewé l'homme d'affaires pour marquer le premier anniversaire de son mariage avec Melania. "Nous sommes rentrés tous les deux dans une pièce et Trump a fermé la porte derrière nous. Je me suis retournée, et en l'espace de quelques secondes, je me suis retrouvée poussée contre le mur. Il a forcé ma bouche avec sa langue. (...) Mais, comme beaucoup de femmes, j'ai eu honte et je me suis blâmée pour ce dérapage. Je l'ai minimisé en me disant que ce n'était pas comme s'il m'avait violée. J'ai mis en doute le souvenir que j'en avais et ma réaction. J'ai eu peur qu'un homme aussi célèbre, puissant et riche puisse me discréditer et me détruire. Je voulais simplement oublier ce qu'il s'était passé", écrit-elle, ajoutant qu'elle faisait aujourd'hui part de son témoignage après la diffusion de la vidéo datée de 2005. "J'ai compris que je n'étais pas le problème et que c'était sa façon de traiter avec les femmes", écrit-elle.
Pour le moment, Donald Trump n'a pas encore réagi aux accusations de Natasha Stoynoff. À trois semaines des élections présidentielles du 8 novembre, d'autres femmes feront-elles entendre leur témoignage ? Pour la presse américaine, il ne fait aucun doute que ces révélations ne sont que le début d'un grand déballage médiatique. S'il se croyait invincible, Donald Trump est aujourd'hui rattrapé par son sombre passé. De quoi lui coûter sa place à la Maison Blanche ? Pour beaucoup d'Américains, l'espoir est permis.
S.L.