Navire de légende, le Titanic est désormais associé à une autre tragédie, celle du Titan. Un sous-marin long d'environ 6,5 mètres qui a plongé le 18 juin 2023 pour aller observer l'épave du fameux bateau mais a implosé, provoquant la mort de tous ses cinq passagers. Le nom des deux engins, liés à jamais, refont surface avec l'exposition immersive à Paris dans laquelle figure le nom de Paul-Henri Nargeolet, l'un des explorateurs se trouvant dans le submersible.
Le Français Paul-Henri Nargeolet tient une place importante dans cette manifestation à Paris Expo dédiée au paquebot de légende, avec plus de deux cents objets authentiques et de nombreuses reconstitutions. En effet, il était directeur de la recherche sous-marine et de RMS Titanic qui a supervisé huit expéditions sur le site de l'épave depuis 1987. Comme le souligne Le Parisien, il devait "être le porte-parole de cette exposition hors du commun", ouverte depuis ce mardi, lui qui a remonté la plupart des vestiges en lumière dans l'exposition.
Son ombre et son expertise planeront sur les lieux où l'on pourra découvrir notamment le grand escalier du Titanic, dont on se souvient particulièrement grâce au film de James Cameron avec Leonardo DiCaprio et Kate Winslet. La tragédie du Titan ajoute donc une couleur particulière à tout ce qui est en lien avec le mythique paquebot. Les ventes d'un ouvrage écrit par Paul-Henri Nargeolet, Dans les profondeurs du Titanic, ont d'ailleurs explosé depuis sa disparition brutale. Grand spécialiste de l'exploration sous-marine, il avait aussi marqué pour avoir accompagné en 2020 le fils d'une victime du naufrage d'un sous-marin militaire français pour qu'il puisse rendre un dernier hommage à son père disparu.
À 77 ans, celui qui assurait "avoir le Tianic dans la peau" depuis bientôt quatre décennies, avait pris la mer pour la neuvième fois aux côtés de Stockton Rush, le patron de la société d'expéditions OceanGate. Une société dont les choix de construction - notamment des matériaux et technologies pas suffisamment fiables - ont été pointés du doigt. En comparant le Titan à l'Alvin, un submersible de recherche du gouvernement américain qui a effectué en toute sécurité plus de 4 500 plongées en eaux profondes depuis 1973, les experts soulignent que des choix économiques ont fait du Titan un sous-marin bas de gamme et donc peu sûr au regard du voyage périlleux qu'il a effectué.