Alors que les dépouilles des victimes de l'accident d'hélicoptères survenu sur le tournage de l'émission Dropped en Argentine doivent être rapatriées ce dimanche, les familles des disparus n'ont cessé d'exprimer leur colère ces derniers jours, s'estimant abandonnées par la production. Cette dernière, Adventure Line Productions (ALP), vient de leur répondre ce jeudi 19 mars au travers d'un communiqué que nous vous proposons de découvrir.
"Depuis le jour du drame, notre seule préoccupation est d'accompagner les familles, les proches et les équipes qui étaient présentes sur place autant que nous le pouvons dans ces circonstances", peut-on lire en introduction. Et la société de production de se faire plus précise sur le dispositif mis en place : "Nous avons immédiatement dépêché sur place deux psychologues, deux directeurs de production, un conseil juridique bilingue pour faciliter le rapport avec la justice locale et accélérer les rapatriements. Il y avait par ailleurs sur place trois médecins et une ligne ouverte 24h24 de soutien psychologique. Pour les familles et les proches en France, nous avons mis en place un soutien psychologique avec le concours de l'INAVEM (Institut National d'aide aux victimes), la cellule d'assistance d'Audiens et le service psychiatrique du Val de Grâce (...) C'est seulement hier en début d'après-midi, après un recoupement d'informations de nos différents contacts, que nous avons pu envisager très sérieusement un retour des victimes dimanche. Dès cette certitude acquise, nous avons proposé aux familles de se rendre à Buenos Aires ce soir pour accompagner leur proche. Nous avons proposé aux familles et aux proches qui le souhaitent de se rendre sur les lieux du drame après les obsèques. Nous comprenons que dans de telles circonstances rien n'est suffisant et nous témoignons à nouveau aux familles et aux proches notre compassion absolue."
Ce matin - en amont de cette annonce donc -, Bénédicte Mei, maman de la journaliste Lucie, décédée dans l'accident, confiait au Parisien à propos de l'impossibilité d'accompagner le rapatriement des corps : "Ils essaient d'échapper à leurs responsabilités, sans doute pour des raisons économiques." Et de poursuivre : "Depuis lundi, on nous mène en bateau. On nous explique que c'est impossible. C'est inadmissible de faire preuve d'un tel mépris !"
Dominique Guinard, père du producteur de l'émission Volodia lui aussi disparu en Argentine, souhaitait simplement avoir "ce moment de recueillement auprès de [s]on fils" : "On m'a expliqué qu'aller jusqu'au lieu du drame était complexe, ce que je conçois. J'ai alors simplement demandé à aller à Buenos Aires, je n'ai même pas demandé une nuit d'hôtel ! Mais ALP ne nous répond pas. J'aurais aimé qu'ils se montrent à la hauteur. Le financement d'un simple aller-retour me paraît tellement dérisoire..."
Du côté de la famille Vastine, qui a perdu le champion de boxe Alexis quelques mois après la petite soeur Célie, on disait se sentir "abandonnés", comme l'a confié Cassie Vastine, l'autre petite soeur du boxeur. Elle souhaitait accompagner en Argentine son père qui "a ressenti immédiatement le besoin" de traverser l'océan. Lors de l'hommage rendu aux trois sportifs disparus dans l'accident – Alexis Vastine, Camille Muffat et Florence Arthaud –, "une conseillère du président de la République" avait assuré aux Vastine qu'ils pourraient rejoindre l'Argentine. À la préfecture, où elle fait renouveler son passeport en urgence, on la renvoie vers ALP, "qui, depuis, nous fait comprendre que c'est trop tard !".
"On a proposé d'y aller par nos propres moyens, mais on nous fait culpabiliser en disant qu'on risque de croiser l'autre avion... Avec toute la médiatisation, les gens ont dû penser qu'on était bien épaulés, qu'on soulagerait notre chagrin des aspects purement matériels. Eh bien pas du tout, on est seuls", avait surenchéri Cassie Vastine.
Espérons que cet éclaircissement tant attendu apaise un tant soit peu les familles des victimes.