À 71 ans, Eddy Mitchell n'a toujours pas le temps de souffler ! Entre la sortie de son nouvel album Héros, les répétitions de la pièce Un singe en hiver et le tournage du film Salaud on t'aime de Claude Lelouch, qu'il vient de terminer avec son grand ami Johnny Hallyday, le rockeur est sur tous les fronts. À cette occasion, la star a donc accordé une interview au magazine Le Point. François Hollande, Manuel Valls, Les Enfoirés, l'alcool... le chanteur clashe à tout-va et se livre plus que jamais sans langue de bois...
Célèbre pour sa banane impeccable et son amour du rock, Eddy Mitchell est un personnage à part dans le paysage musical français. Et à l'instar d'un autre pilier de la chanson française, Michel Sardou, le chanteur n'a pas sa langue dans sa poche quand il s'agit de parler politique. Déjà auteur de quelques tacles bien sentis envers la classe politique dans Il faut rentrer maintenant, un livre d'entretiens en 2012, le rockeur remet ça. Longtemps à gauche, notamment à l'époque de François Mitterrand, Eddy Mitchell a visiblement une dent contre le gouvernement actuel. "L'affaire Cahuzac, c'est à vous dégoûter", lance-t-il d'abord avant de s'en prendre à Manuel Valls. "Il joue au shérif, mais ce n'est qu'un shérif de seconde zone. Il dit qu'il veut combattre le FN mais il est dans sa lignée. (...) C'est dur à avaler", déplore celui qui jouera aussi dans Le Boeuf clandestin sur France 2.
S'il assure s'être remis à voter en 2002 pour contrer le Front national, Eddy Mitchell est aujourd'hui "écoeuré, révolté". Il tacle ainsi François Hollande, pour qui il n'a "bien sûr" pas voté, et Jean-Marc Ayrault, son Premier ministre. "Un secrétaire à l'Élysée et un maire à Matignon, voilà les dirigeants que nous avons", lâche-t-il. Celui qui a voté "sans grande conviction" pour Nicolas Sarkozy fait également partie des Français atteints du fameux "ras-le-bol fiscal" après les efforts demandés par le président pour combler le déficit public. "Et comment ! (...) On dit que l'ISF sert soi-disant à aider les gens dans le besoin, mais l'argent, il passe où ?", s'interroge-t-il.
Au point de faire comme Gérard Depardieu et de s'exiler en Belgique ? Eddy Mitchell, comme son grand copain Johnny, y a "songé". "Ici, quand vous avez fait une belle année, que vous gagnez 1 million d'euros et que l'État vous en prend 75%, j'appelle ça du vol", accuse ce farouche opposant aux 35 heures, "un drame". Mais que ses fans français se rassurent, Monsieur Eddy ne compte pas partir. "Toute ma vie est en France", assure-t-il.
S'il suit toujours l'actualité de près, lisant tous les matins les journaux, Eddy Mitchell, qui vit la moitié de l'année à Saint-Tropez, prend toujours soin de son corps à 71 ans. "J'essaie de ne pas trop grossir. Je fais de la gym trois fois par semaine pendant une heure et demie, avec un coach", explique celui qui ne prend plus que du vin à table. "Je ne bois plus comme avant", confie le rockeur, longtemps adepte du whisky.
Et Eddy Mitchell est même allé jusqu'à arrêter la cigarette. "J'ai arrêté il y a quelques jours. Grâce à Johnny. Sur le film de Lelouch, Johnny fumait tellement qu'on l'avait surnommé 'le Putois'. Début août, il me téléphone et me dit : 'Je ne fume pas.' Il me raconte qu'il a juste suivi une réunion Allen Carr. Je me suis inscrit. On vous lave le cerveau, (...) et ça fait tellement peur que vous arrêtez instantanément", se réjouit-il.
Une nouvelle hygiène de vie qui l'aidera probablement à se donner encore plus sur quelques scènes seulement pour promouvoir l'album Héros. Mais pas sur la tournée des Enfoirés, avec lesquels on ne le voit plus, et qu'il ne manque pas d'égratigner régulièrement. "C'est devenu une opération commerciale", lance-t-il quand on lui demande pourquoi il n'y est plus. Je ne vais pas accompagner des tennismen, des types de la télé. Je ne vais pas me trimballer avec des gens qui ne savent pas chanter", ajoute-t-il, toujours sans langue de bois.
L'interview complète d'Eddy Mitchell est à retrouver dans le magazine "Le Point" du 24 octobre .