Sur tous les fronts, à la radio sur RTL comme sur France Télévisions, Eglantine Eméyé vit à 100 à l'heure à Paris et descend tous les quinze jours voir son fils à Hyères. Le petit Samy, âgé de 9 ans, est polyhandicapé et autiste. C'est un combat constant pour l'animatrice et un déchirement de voir qu'aucune structure adaptée n'est en mesure d'accueillir son petit en région parisienne. Jeudi 18 septembre, elle faisait l'aller-retour à Nice : elle était l'invitée d'honneur de la journée consacrée à l'autisme à la maison des associations. Elle s'est confiée à Nice-Matin.
Eglantine Eméyé a consacré à Samy un documentaire, Mon fils, un si long combat, et a créé une association, Un pas vers la vie. L'animatrice a essayé de monter une structure d'accueil pour soutenir les mères et les aider à faire face à la maladie de leur enfant, malheureusement sans succès. Samy a dû être pris en charge à l'hôpital San-Salvadour à Hyères. La séparation a été compliquée : "Mon rêve, c'est d'avoir un institut dans Paris. De sortir du boulot, passer le voir, le coucher, lui donner son bain et rentrer chez moi, ce serait le rêve. Mais, apparemment, c'est quelque chose d'inconcevable, ce que je demande." Mais dans le Sud de la France, son fils va mieux : "Il est bien là-bas et j'ai une totale confiance envers le personnel varois. Je suis bien, moi aussi, mais j'étais révoltée que mon fils soit si loin de moi." Hyères est devenu sa deuxième maison. L'hôpital possède des chambres pour que les parents puissent rester auprès de leur enfant. Un vrai luxe qui permet Eglantine Eméyé d'être avec Samy jusqu'au coucher et d'être là à son réveil.
Dans Nice-Matin, Eglantine Eméyé regrette le désintérêt des pouvoirs publics pour l'autisme, le manque d'argent, le manque d'information et de communication sur ce trouble. C'est pour cette raison qu'elle raconte les difficultés passées, ses passages à vide où le moral flanche, ce moment où l'on craque : "Dans ce genre de combat, on est vite confronté à l'inhérence et à la solitude", explique l'animatrice. Parler, c'est mettre fin à l'ignorance du grand public sur l'autisme, ce n'était pas une thérapie : "C'était plus nécessaire (...) pour faire comprendre qu'il n'y a pas à avoir honte, d'être touchée, de près comme de loin, par le handicap." Et si la pathologie et les handicaps sont lourds, le rire existe : "Rire avec la maladie, ce n'est pas difficile. Avec mon fils, je me prends des râteaux en permanence et ça me fait rire. Je veux l'approcher et lui faire un bisou et là il me fait un grand signe, il pose sa main sur mon visage et je me dis quel enfoiré ! Et en même temps, c'est moi qui lui ai appris ce geste parce qu'il se frappait. (...) Avec son frère [Marco, né en 2003, NDLR], qui a des devoirs, des histoires au collège, on se dit, pour rire, que depuis le début, il fait semblant pour être peinard, dans le Sud, au bord de la mer et des cocotiers."
La touchante interview d'Eglantine Eméyé et son appel aux pouvoirs publics, à lire dans Nice-Matin.