Cette année, le rituel des voeux de la famille royale d'Espagne a été remanié : si le site de la Maison royale présente depuis vendredi dernier les voeux du roi Juan Carlos Ier d'Espagne et de la reine Sofia, sobrement exprimés au dos d'une reproduction de L'Adoration des bergers par Marteen van Heemskerck, et ceux du prince Felipe et de la princesse Letizia, transmis avec plus de chaleur et une photo ravissante de leurs adorables filles Leonor et Sofia, pas de trace de l'infante Elena et ses enfants ni de l'infante Cristina et sa famille.
De manière inhabituelle, les deux filles du monarque ne sont pas incluses dans les voeux officiels, et pour cause : elles font les frais de la "nouvelle ligne politique" de la cour, qui a procédé cet automne à un recentrage autour du "noyau dur" de la famille royale, à savoir le couple royal et le couple princier héritier. Un recadrage sans doute en réponse aux différents scandales (chasse du roi au Botswana, son gendre inculpé de détournement de fonds) qui ont coup sur coup entaché une monarchie jusqu'alors sereine.
Bien entendu, cela ne remet pas en cause les engagements des deux infantes dans la vie publique de la famille royale, ni leurs bonnes intentions envers leurs compatriotes. D'ailleurs, un porte-parole du palais avait précisé qu'elles feraient parvenir leurs voeux de leur propre initiative, ce qu'elles n'ont pas manqué de faire avec quelques jours de retard sur le "noyau dur".
L'infante Elena, qui avait laissé l'an dernier ses deux enfants et leur chien seuls sur la photo, pose cette fois avec eux pour souhaiter le meilleur pour 2013. Elena, son fils Felipe, 14 ans, et sa fille Victoria, 12 ans, sourient tranquillement, accoudés à l'entrée de la Villa Giralda, résidence de la famille royale à Estoril, au Portugal.A l'inverse, si l'infante Cristina et son mari Iñaki Urdangarin jouaient volontiers en 2012 les parents de famille nombreuse, posant sur le perron de leur domicile de Washington, ils sont cette fois absents de l'image. Ainsi leurs enfants Juan Valentin (13 ans), Pablo (12 ans), Miguel (10 ans) et Irene (7 ans) posent-ils entre eux, bien couverts, sur fond de paysage de montagne digne d'une carte postale. Ce n'est pas anecdotique : le couple se doit plus que jamais de faire profil bas alors que se profile en 2013 le procès du gendre du roi, inculpé dans une affaire de vaste détournement de fonds, le scandale de l'Instituto Noos qu'il présida. Un feuilleton judiciaire qui a d'ailleurs contraint le couple à revenir s'installer en Espagne en août dernier, après trois années dans la capitale fédérale américaine.