Après des jours de spéculations, le nom de la Première ministre du deuxième mandat d'Emmanuel Macron a été dévoilé le 16 mai 2022 : c'est Élisabeth Borne qui a été choisie pour succéder à Jean Castex. Pour ses débuts comme chef du gouvernement, Elisabeth Borne doit répondre à une double urgence : constituer son équipe gouvernementale et mener la bataille des législatives, tout en répondant aux attentes sur le pouvoir d'achat et le climat. Décrite par ses pairs comme une travailleuse acharnée qui connaît parfaitement ses dossiers, l'ancienne ministre du Travail n'en manquera pas ! Parallèle à sa nomination, des portraits de celle qui est la première femme à succéder à ce poste après Edith Cresson entre 1991 et 1992 se succèdent pour tenter d'en savoir plus sur cette polytechnicienne de formation. Très discrète sur sa vie privée - on sait qu'elle est divorcée, a un fils prénommé Nathan - elle s'est parfois épanchée sur son enfance, marquée par un drame : la mort de son père quand elle était jeune.
Dans un portrait que Libération lui avait consacré en 2015, à l'heure où le président Hollande l'avait choisie à la tête de la RATP, quelques informations sur son passé avait alors fait surface : "La mère d'Elisabeth Borne était normande. Son père, un Juif d'origine russe d'une famille réfugiée en France en 1939. Résistant, déporté en 1942, il est mort en 1972. Quand Élisabeth Borne, préfète, a remis pour la première fois à un citoyen son décret de naturalisation, elle a été un peu remuée : 'Que moi, la fille de ce réfugié apatride, qui n'a été français qu'en 1950, j'accomplisse ce geste, cela disait quelque chose sur l'intégration.'"
Sur le plateau de Touche pas à mon Poste, la très sérieuse ministre avait également abordé ce sujet intime il y a exactement un an. Elle a ainsi parlé du fait d'être devenue pupille de la Nation, un statut attribué par l'État aux enfants mineurs dont un des parents a été blessé ou tué lors d'une guerre, d'un attentat terroriste ou en rendant certains services publics : "Ça n'a pas été toujours simple. Moi j'ai perdu mon père quand j'étais très jeune, donc on s'est retrouvé avec ma mère, qui avait deux filles et qui n'avait pas vraiment de revenus. Donc moi, j'étais pupille de la Nation, j'ai pu faire mes études avec une bourse. (...) Je voulais avoir mon autonomie financière, donc je me suis accrochée, j'ai pu rentrer dans une école d'ingénieurs où j'étais rémunérée par l'État et ça, ça a été un vraiment soulagement."
Être sincère et fidèle à soi-même sans faire pleurer dans les chaumières, telle est l'impression qu'a laissé la haute-fonctionnaire lors de son passage sur le plateau de Cyril Hanouna. Elle lui a expliqué en toute franchise pourquoi elle a choisi les mathématiques : "C'est un peu choquant de perdre son père aussi jeune, et j'ai trouvé que les maths, c'était quelque chose finalement d'assez rassurant, d'assez rationnel."
Élisabeth Borne doit faire face désormais au travail à Matignon comme aux critiques, déjà nombreuses. Présentée comme une femme de gauche par les politiques de droite, elle est attaquée pour le travail de "casse sociale" qu'elle a fait selon différentes personnalités de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale.