Ce mardi 19 novembre, France 3 propose un très beau téléfilm. La Maladroite, adapté du roman éponyme d'Alexandre Seurat, paru en 2015 et lui-même librement inspiré de l'affaire Marina Sabatier qui a secoué la France en 2009, aborde le sujet des la maltraitance des enfants. Isabelle Carré et à Émilie Dequenne campent les directrices d'écoles primaires investies et inquiètes et c'est cette dernière qui s'exprime sur le sujet sur Buzz TV du Figaro Live.
S'il traite d'un sujet difficile, "ce film est d'une pudeur absolue", assure l'actrice. "Il n'est certes pas évident, mais il est d'une pudeur et d'une sensibilité telles qu'il est plus que regardable, il est nécessaire." L'histoire de la petite Stella qui multiplie les absences et les stigmates sur le corps, qui est "maladroite", n'est pas une fiction. Mais le problème n'est pas vraiment là, le film met aussi en exergue l'immobilisme des institutions françaises. "Un enfant devient un numéro sur un dossier, explique Émilie Dequenne, le système est extrêmement lent." "Il n'y a pas encore suffisamment de moyens pour protéger rapidement les enfants." Et c'est là que réside tout le problème : "C'est un devoir sociétal de protéger les enfants", assène l'actrice de Rosetta. Elle invite à contacter les institutions compétentes, "des choses sont en train de se mettre en place, notamment le 119 [Service national d'accueil téléphonique pour l'enfance en danger, NDLR]". Depuis le début des années 2010, le SNATED traite environ 33 000 appels d'enfants en danger ou de leurs proches par an.
Interrogée par Le Parisien, la scénariste Françoise Charpiat "espère que ce téléfilm interpellera le plus grand nombre". "Si on sent quelque chose, il ne faut pas rester seul avec ses questions, mais en parler dans son entourage, aux spécialistes du numéro 119. Les enseignants ont un rôle fondamental, car ils sont en contact avec les enfants au quotidien. Les absences répétées, le carnet de santé manquant, un enfant qui a faim tout le temps doivent interpeller. Tous les cinq jours, un enfant meurt sous les coups de ses parents. Les progrès doivent venir de tous. La responsabilité est collective."
Et c'est bien là le nerf de la guerre pour Émilie Dequenne. Si ce film a une réelle vocation d'informer sur la maltraitance des enfants, il met surtout le doigt sur "l'importance d'être concerné", il doit créer "l'envie de réveiller tous et chacun", c'est un véritable "appel à la réaction".
Émilie Dequenne, qui concède sans mal vouloir faire du divertissement, avoue pourtant que ce film est d'utilité publique. "Pour le coup, je me sens utile. Faire ce film, c'est un plaisir différent, car on parle de quelque chose d'important."
La Maladroite, mardi 19 novembre 2019 à 21h00 sur France 3.