En 2004, Emilie Ducrot se fait connaître du grand public en participant à la quatrième saison de la Star Academy sur TF1. A l'époque, elle n'est âgée que de 19 ans et fait partie de la même promotion que Grégory Lemarchal. Mais finalement, elle abandonne au bout de quinze jours de compétition, ne se sentant plus à l'aise. Depuis, Emilie s'est éloignée des feux des projecteurs. En 2017, toutefois, elle a fait son grand retour sur le petit écran en participant à N'oubliez pas les paroles, le karaoké de France 2 présenté par Nagui.
Aujourd'hui, la Réunionnaise de 30 ans fait les gros titres pour autre chose que sa musique. En 2017, elle fait une découverte effroyable : bien qu'elle ait toujours su qu'elle a été adoptée, elle constate avec horreur qu'elle fait partie des 11 000 enfants volés au Sri Lanka et amenés illégalement en France. "Mes parents ont toujours été clairs. J'avais 5 ou 6 ans quand ils m'ont raconté l'histoire à laquelle ils ont cru toute leur vie : ne pouvant pas avoir d'enfants, ils ont effectué des démarches pour accueillir un enfant abandonné. En octobre 1985, ils sont venus me chercher au Sri Lanka. Selon eux, ma mère était une jeune femme tombée enceinte hors mariage, ce qui lui aurait valu d'être exclue de la société", raconte-t-elle dans les pages de son livre, Les larmes de l'éléphant.
Même Surangi, le prénom que ma mère biologique m'a soi-disant donné, est faux !
L'ancienne chanteuse a vu sa vie chamboulée en regardant un reportage à ce sujet. "Une histoire horrible : des bébés volés au Sri Lanka, des femmes enceintes séquestrées dans des 'fermes' en attendant qu'elles accouchent. Dans les années 1980, 11 000 nouveau-nés auraient été ainsi vendus à des familles en Europe." Dans cette enquête menée par les télé néerlandaises, l'avocate qui a géré le dossier d'adoption d'Emilie est citée comme une commanditaire du trafic. "Je ne voulais pas que cela soit mon histoire ! Cela me faisait trop mal", déplore-t-elle. Mais, décidée à en savoir plus, elle finit par apprendre que ses papiers d'identité étaient faux. "Je ne suis pas née au Kalubowila Hospital de Colombo, le 19 septembre 1985. Même Surangi, le prénom que ma mère biologique m'a soi-disant donné, est faux ! Toute ma vie était truquée."
Pour Emilie et ses parents adoptifs, c'est le choc. Déterminée à retrouver sa mère biologique, elle se heurte malheureusement aux services sri-lankais, qui ont "étouffé" l'enquête et lui conseillent de "tourner la page". Mais rien n'y fait, la jeune femme s'obstine et se rapproche alors d'une organisation suisse qui regroupe des adoptés du Sri Lanka. Elle a même réalisé des tests ADN dans le but de "faire un rapprochement avec d'autres adoptés" et ainsi "recréer un peu des familles". Très engagée, elle a également créé sa propre association, Les Enfants de Ceylan, qui vient en aide aux enfants abandonnés et aux futures mamans dans le besoin pour qu'elles n'aient pas à renoncer à leurs bébés.