"Le président de la République se déplace toujours, il est capable de parler d'éducation. Il est au contact avec son peuple, franc et direct. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas Emmanuel Macron, je pense qu'on peut constater qu'il est courageux", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Franceinfo ce vendredi 21 avril. Courageux ou tête brûlée ? Fidèle à son goût pour les bains de foule, le chef de l'Etat a multiplié les déplacements au contact des Français ces derniers jours, après la promulgation de sa réforme portant l'âge légal de la retraite à 64 ans. Une décision qui lui vaut des accueils musclés : en chemise, il affronte avec le sourire les sifflements, avec casseroles ou pas.
Après avoir été visité l'entreprise Mathis à Muttersholtz spécialisée dans la construction en bois et intervenant sur plusieurs chantiers pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 puis fait un bain de foule avant une réunion municipale à la mairie de Sélestat, deux déplacements dans le Bas-Rhin, Emmanuel Macron était retourné au collège, celui de Louise Michel à Ganges le 20 avril. Objectif : renouer avec les profs, lui qui vient d'annoncer une augmentation dès la rentrée de la rémunération des enseignants. Une visite marquée par l'improvisation, puisque l'électricité avait en effet été coupée dans l'établissement, à l'initiative de la CGT. Tout le monde s'est donc assis en rond autour de lui sur des chaises installées à la hâte dans la cour de récréation.
Le chef de l'Etat n'a pas croisé en arrivant les centaines de manifestants bruyants rassemblés dans la matinée dans le centre-ville, un cortège tenu à bonne distance du collège par les forces de l'ordre, indique l'AFP. Sifflets, vuvuzelas, fumigènes... mais pas de casseroles. Certaines ont été confisquées par des gendarmes alors qu'un arrêté préfectoral interdisait les "dispositifs sonores portatifs". Selon Gérald Darmanin sur Franceinfo, la confiscation de certaines par les forces de l'ordre jeudi en marge de la visite présidentielle relevait d'une "mauvaise interprétation des gendarmes". "Le préfet n'a pas pris un arrêté anti-casserole, une partie des gendarmes ont interprété cela", a-t-il souligné, rappelant que "l'on n'interdit pas les ustensiles de cuisine dans les manifestations".
Je ne vais pas démissionner
De son côté, le mari de Brigitte Macron avait réagi à sa façon à son accueil mouvementé. "On est là", "Macron démission", ont scandé les contestataires dans cette commune de 4 000 habitants des contreforts des Cévennes, drapeaux CGT, Unsa éducation, Snes-FSU et ballons noirs en signe de deuil à la main. Certains ont lancé des oeufs et des pommes de terre sur les forces de l'ordre. "Les oeufs et les casseroles, c'est juste pour faire la cuisine chez moi", a commenté Emmanuel Macron à son arrivée, dans un court échange avec le député LFI de la circonscription, Sébastien Rome, qui lui disait: "La résistance (est) un peu loin, on ne l'entend pas, mais elle est là". La veille, bousculé en Alsace, celui qui veut que l'on distingue "désaccord" et "incivisme" avait assuré à une femme qui exprimait son désaccord sur les retraites : "Je ne vais pas démissionner". Ce à quoi elle a rétorqué : "Vous n'en avez rien à battre de ce que le peuple veut revendiquer."
On attend le prochain déplacement...