À ceux qui pensaient l'étincelle Emmanuelle Béart éteinte, les cinq dernières années auront prouvé le contraire. Attirée par les écarts de conduite et les nouveaux cinéastes, l'actrice a récolté des rôles mémorables dans l'électrisant Vinyan (2008) de Fabrice du Welsz, l'étonnant Ça commence par la fin (2010) de Michael Cohen et le rock'n'roll Bye Bye Blondie (2011) de Virginie Despentes.
Récompensée par l'Actor's Mission Award au Art Film Fest, qu'elle est venue recevoir avec le sourire le 17 juin à Teplice en Slovaquie, Emmanuelle Béart est revenue sur quelques escales marquantes de sa carrière, et notamment sur Mission : Impossible (1996) de Brian de Palma avec Tom Cruise. Une expérience en dents de scie, qui l'a convaincue que le cinéma hollywoodien n'était pas pour elle : "Trop d'heures de vol et trop de voyages jusqu'aux Etats-Unis. En tant qu'acteur, vous devez être sur le plateau, à la disposition du réalisateur. Je n'essaie pas de dire que je veux passer le restant de mes jours en France. J'irais volontiers en Chine ou en Australie, et je suis ravie de venir au Art Film Fest. Mais faire un film aux Etats-Unis ne m'attire simplement plus maintenant. En partie car ils m'offrent toujours le même type de rôle : la fille française, la femme française."
Lorsqu'on évoque À gauche en sortant de l'ascenseur (1988) avec Pierre Richard, elle s'étonne : "Vous vous en souvenez ?! Je veux dire, ça doit être mon premier ou mon deuxième film. Même moi, je ne m'en souviens pas très bien..." Lâchant que travailler avec François Ozon sur 8 femmes (2002) était "fascinant", Emmanuelle Béart conclut : "Il n'y a pas de bon acteur ou de mauvais acteur. Un acteur est seulement aussi bon ou mauvais que son rôle et la manière dont le réalisateur le dirige. C'est pourquoi les réalisateurs ont toutes les responsabilités. On ne peut pas être blamés."
Emmanuelle Béart est attendue dans Télégaucho avec Sara Forestier et Maïwenn, ainsi que dans le court-métrage Les Amours perdues avec Denis Lavant.