C'est un entretien à coeur ouvert qu'a accordé Flavie Flament au magazine Elle. Depuis la sortie de son livre La Consolation en octobre 2016, dans lequel elle révélait avoir été violée par un célèbre photographe à 13 ans, elle a réalisé qu'elle n'est pas seule et que son témoignage a libéré la parole.
"Quand on est victime d'un viol enfant, on est muselé par beaucoup de choses (...), on a le sentiment d'être seul au monde", confie Flavie Flament, qui reviendra aussi sur sa réaction à l'annonce de la mort de David Hamilton en novembre : "Un véritable choc pour nous toutes. (...) Il se savait coincé, il a fui ses responsabilités." L'animatrice de télévision et radio explique pourquoi il est urgent de faire évoluer la loi, notamment en allongeant les délais de prescription et en protégeant mieux les victimes.
Pourquoi n'avait-elle pas nommé son agresseur dans son livre ? "Dans un premier temps je n'ai pas voulu dire le nom de mon violeur car je voulais pointer du doigt une injustice supplémentaire pour les victimes qui ne sont pas entendues et qui passent de victimes à coupables de diffamation. J'ai choisi de révéler le nom de David Hamilton parce qu'entre la sortie de mon livre et cette révélation, il s'est passé des choses extraordinaires. (...) D'autres victimes sont venues à moi, très rapidement. (...) Des femmes m'ont dit : 'j'ai vécu la même chose que vous, avec le même photographe.' A partir de ce moment-là je me suis sentie plus forte. Et je me suis sentie en mesure de l'affronter publiquement en le nommant. Et en sachant aussi qu'on était en train d'approcher du but. Qui était de pouvoir enfin l'attaquer en justice devant les tribunaux car il y avait une femme qui elle-même avait été victime et était dans les délais de prescription."
Sa mort, Flavie Flament l'a qualifiée d'"aveu" et elle continue de prendre la parole afin de poursuivre son combat. Interrogée par BFMTV, Flavie Flament avait expliqué pourquoi elle n'avait pas parlé avant de son drame : "Il nous muselait par la peur. C'était quelqu'un qui parvenait à avoir une sorte d'autorité physique et psychologique telle qu'on savait de toute façon qu'en sortant de cet appartement, on ne serait pas comprises et qu'on ne serait pas entendues."
Avant de mettre fin à ses jours dans son appartement parisien, David Hamilton avait tenu à affirmer qu'il était totalement innocent des faits qui lui étaient reprochés. Il avait révélé à l'AFP sa ferme intention de porter plainte contre Flavie Flament pour diffamation dans un futur proche.