Toujours prête à manifester très médiatiquement dans Paris, quitte à aller chanter à tue-tête Les P'tits papiers sous les fenêtres du ministère de l'Immigration, Jane Birkin, qui a transmis sa fibre philanthrope à ses filles, a également trouvé une tribune spéciale en... Bretagne.
Jeudi, Le Parisien/Aujourd'hui en France indiquait en effet, dans une brève régionale, que la municipalité de Douarnenez, dans le Finistère, avait réservé un honneur spécial à la Franco-Britannique, en lui décernant la médaille de la ville.
Voulue dans le cadre du Festival de cinéma de Douarnenez, consacré aux minorités, cette distinction fait écho à la nomination mardi d'Aung San Suu Kyi comme citoyenne d'honneur de la ville. Parmi toutes les causes qu'elle soutient, Jane Birkin ne manque jamais une occasion de mettre son énergie à soutenir la fameuse opposante à la junte militaire de Birmanie, honorée du prix Nobel de la paix en 1991.
Interdite de participation aux élections générales birmanes (les premières en près de 20 ans) qui auront lieu au mois de novembre, suite au rejet de son appel en octobre dernier, Aung San Suu Kyi a tout de même pu rencontrer, sous surveillance, des militants de son parti ainsi que certains responsables politiques. Malgré l'entrave dont elle est victime, elle ne cesse de recevoir des distinctions pour son courage et sa ténacité : en 2009, on lui attribuait ainsi le Mahatma Gandhi International Award for Peace and Reconciliation et l'université de l'Ulster valorisait son action au service des droits de l'homme.
Quant à Jane Birkin, jamais fatiguée de combattre, elle vient de joindre son nom à une pétition s'élevant contre la lapidation de l'Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani. De nombreuses personnalités et de nombreux artistes soutiennent la campagne "Chaque jour, sauvons Sakineh", adressant des messages émouvants à la jeune femme, messages publiés dans divers médias, dont La Règle du jeu, la revue de Bernard Henri-Lévy, lequel a également lancé une pétition mondiale de soutien à Sakineh. La lettre de Carla Bruni à Sakineh a été publiée par le magazine Elle, vous pouvez la lire en cliquant ici.
Voici également le message de Jane Birkin :
"Au premier coup, elle saigne, les pierres sont choisies de bonne taille pour faire souffrir jusqu'à la mort certaine, donc pas trop grosses les pierres, sinon tu meurs trop vite, c'est pas du jeu, pas trop petites les pierres non plus, sinon ce n'est pas du spectacle, c'est lassant... car c'est un spectacle de voir une femme mourir, c'est la peine de mort venant du moyen age, une femme enterrée jusqu'au cou et la foule jette des pierres pour la tuer... Mais cela se passe aujourd'hui, la mort par lapidation de l'Ancien testament, va être pratiquée demain ou après demain pour Sakineh en Iran, parce qu'elle a commis un crime contre l'honneur des hommes, "adultère"... Les hommes vont donc se venger... Un spectacle odieux, que l'on croyait éteint, vestige des tortures bibliques, ou de l'inquisition ...
Cette femme va mourir si nous n'essayons pas de la protéger avec nos pauvres mots, elle va mourir sans savoir qu'il y a des femmes comme elle, qui luttent avec des armes qui sont nos noms, espérant que nos leaders nous soutiennent, qu'ils parlent avec leurs voix puissantes, sachant que "son" gouvernement ne nous écoutera pas, nous, les gens. Mais si on est plusieurs, des millions à écrire ?
Savez-vous Sakineh, que votre prénom jusqu'au mois dernier était le prénom d'une inconnue. Aujourd'hui votre nom nous est cher, votre souffrance nous afflige, l'idée de votre mort est insupportable... Point final."