Les propos d'Éric Cantona avaient fait grand bruit à deux semaines du coup d'envoi de l'Euro 2016 qui s'est joué en France. À cette époque, l'ancien international français de 51 ans aujourd'hui installé au Portugal avait lourdement sous-entendu que la non-sélection de Karim Benzema et d'Hatem Ben Arfa par Didier Deschamps était directement liée à leurs origines. Le sélectionneur des Bleus était ainsi directement accusé de racisme. "Benzema est un grand joueur, Ben Arfa est un grand joueur. Mais Deschamps, il a un nom très français. Peut-être qu'il est le seul en France à avoir un nom vraiment français. Personne dans sa famille n'est mélangé avec quelqu'un, vous savez. Comme les Mormons en Amérique. (...) Une chose est sûre, Benzema et Ben Arfa sont deux des meilleurs joueurs français et ne seront pas à l'Euro. Et, pour sûr, Benzema et Ben Arfa ont des origines nord-africaines. Donc le débat est ouvert", avait commenté Éric Cantona au cours d'une interview fracassante accordée en mai 2016 au Guardian. Didier Deschamps n'avait pas tardé pour porter plainte pour diffamation.
Un an et demi après, Éric Cantona est dans le viseur de la justice. L'ex-joueur de Marseille et de Manchester United est mis en examen pour diffamation à l'encontre de Didier Deschamps, une information révélée mercredi 29 novembre par Europe 1. Selon la radio, la mise en examen a eu lieu le 24 novembre dernier. Le "King" a fait le déplacement jusqu'au tribunal, à Paris, où un juge d'instruction l'avait convoqué, "une procédure quasi systématique en matière de diffamation", précise Europe 1.
Didier Deschamps avaient jugé ces déclarations provocatrices "inacceptables" : il avait dans la foulée annoncé qu'il avait "pris des dispositions judiciaires" et qu'il irait "jusqu'au bout" lors d'une intervention dans l'émission Team Duga sur RMC. "J'ai été chargé par M. Deschamps de mettre en oeuvre une action de nature pénale pour sanctionner ce jugement, avait confirmé à RMC Sport Maître Carlo Alberto Brusa, l'avocat de Didier Deschamps. Nous avons déposé une plainte avec constitution de partie civile à l'encontre de M. Cantona, considérant qu'il avait tenu des propos diffamatoires, le traitant implicitement de raciste."