C'est un mec ombrageux, le King. Droit dans ses bottes maintenant qu'il n'a plus de crampons, mais toujours à prendre avec des protège-tibia. Laurent Delahousse a failli prendre un carton rouge d'entrée de jeu en voulant évoquer l'ancienne carrière de footballeur d'Eric Cantona, qui lui a valu son trône. Il aurait bien aimé savoir si faire l'acteur et marquer un but, cela procure la même adrénaline, mais Canto l'a rembarré : c'est du nouveau film de Frédéric Schoendoerffer, Switch, qu'il est venu parler dans le JT de France 2. Au revoir.
Le seul qui a le droit de faire l'éloge de Cantona footballeur, c'est son grand ami toulousain Cali. Le chanteur, parmi les transes de son dernier album bordélique et pêchu au titre rédhibitoire pour qui ne savoure pas sa faconde et ses envolées (La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon coeur), fait l'éloge de l'ancien numéro 7 de Manchester United dans la chanson sobrement intitulée Cantona. Obispo avait son Zin'dine, Cali a Canto : "Quand j'étais vivant, je voulais pas ça/Moi je voulais être Eric Cantona/Et marquer ce but contre Sunderland/Et lever les bras."
Entre les deux hommes, qui ont en partage un authentique franc-parler, une belle amitié : Eric Cantona adore soutenir le Rugby Bordel Football Club (une entente sportive où la fête et la musique se mêlent au sport) qu'il avait mis Cali au défi de créer, le Toulousain produit le premier album de l'épouse d'Eric, Rachida Brakni...
Cette fois, Eric mouille le maillot pour le clip du single à son nom : Cantona. Après avoir pu compter sur le Montpelliérain Rémi Gaillard pour le clip de L'Amour fou, Cali retrouve le Marseillais Eric Cantona, qui endosse la tunique rouge de Manchester United le temps d'un clip où il paye de sa personne. Ce King est un seigneur...
G.J.