Eric Raoult : Accusé de harcèlement sexuel, le maire UMP accablé par des SMS
Publié le 18 mars 2014 à 12:25
Par Nicolas G.
Eric Raoult à Paris le 18 novembre 2011. Eric Raoult à Paris le 18 novembre 2011.© BestImage
Eric Raoult et sa femme à L'Elysée, le 22 juin 2009.
Eric Raoult à Paris, le 6 juillet 2010.
Eric Raoult et sa femme à L'Elysée, le 10 mars 2008.
Eric Raoult à Rosny-sous-Bois, le 13 juin 2006.
Maïtena Biraben a reçu Eric Raoult sur le plateau du Supplément, dimanche 14 octobre 2012 sur Canal+.
Eric Raoult à Paris le 11 juin 2012.
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Eric Raoult est de nouveau dans l'oeil de la justice... Déjà assigné fin 2012 au tribunal pour "violences sur conjoint" et menaces sur sa femme Corine, dont il est séparé, le maire du Raincy (Seine-Saint-Denis) est désormais accusé... de harcèlement moral et sexuel. Une affaire qui tombe très mal pour l'ex-député UMP, à quelques jours des municipales...

"Tes seins sont notés triple A"

Hier, lundi 17 mars, Le Figaro a en effet révélé que le candidat UMP à sa réélection à la mairie du Raincy était accusé de harcèlement sexuel et moral par une de ses anciennes collaboratrices, Agnès Desmaret. L'ex-directrice du centre communal d'action sociale (CCAS) de la ville a déposé plainte, assurant qu'il avait tout fait pour saboter sa carrière après qu'elle a refusé ses avances.

Et les preuves semblent accablantes pour Eric Raoult, maire du Raincy depuis 1995. Le quotidien évoque ainsi les nombreux textos - près de 15 000 entre octobre 2011 et juin 2012, compilés par un huissier de justice - envoyés par Eric Raoult à Agnès Desmaret. "Je veux vivre pour vous. Vous êtes trop belle et intelligente", lui aurait par exemple écrit l'ex-député UMP, le 1er mars selon Le Figaro, qui assure qu'ils ont bien été envoyés de son numéro. Si ce premier texto n'a aucun caractère sexuel, d'autres sont bien plus explicites. "Tes seins sont notés triple A", lui écrit-il ainsi en novembre 2011, ou encore "Vous êtes très désirable et vous le savez".

"Je répondais en parlant travail"

Leur relation va alors prend une tout autre tournure quand Agnès Desmaret, qui refuse ses avances, va être titularisée. Dans le cadre d'une mission test, Éric Raoult demande à sa collaboratrice de l'accompagner au Maroc, pour un voyage dans une ville jumelée avec Le Raincy. Le maire lui aurait alors envoyé une dizaine de textos, notamment dans la nuit du 2 mars, entre 3 et 5h du matin, sans que la jeune femme cède. Ce qui va finir par agacer Eric Raoult. "Agnès, peut-on se voir lundi ? Après ce séjour, il sera difficile de collaborer, dans un climat de réelle confiance. (...) Je ne peux plus travailler avec vous ! Je le regrette. Le maire du Raincy", lui écrit-il, dès le lendemain.

Agnès Desmaret se retrouve donc, à son retour, évincée de son poste et suspendue de la mairie en juillet 2012. "Je répondais en parlant travail, ou alors je lui parlais de sa femme, ou alors je ne répondais pas du tout", explique-t-elle en évoquant les avances présumées du maire de 58 ans. Une faute selon l'édile UMP ?

Eric Raoult victime d'un "coup bas"

Pour sa défense, Eric Raoult, victime d'un "coup bas" selon lui, crie à la manipulation de son ex-collaboratrice, à quelques jours des municipales. "J'ai eu un litige salarial avec Agnès Desmaret, mais absolument pas un litige sexuel. Je n'ai eu aucune relation particulière ou ambiguë avec elle", assure l'élu. L'édile avait en effet accusé Agnès Desmaret d'avoir volé 600 euros sur le budget de la mairie et a déposé plainte auprès de la brigade financière. Sauf que malheureusement pour l'ex-ministre, sa plainte avait été classée sans suite. Pour appuyer sa thèse, il évoque également le passé de conseillère municipale radicale de gauche à Drancy de l'avocate de la plaignante, Brigitte Kadri, qui n'est toutefois plus engagée politiquement. Pas sûr que cela suffise à faire oublier ses textos...

Accusé de "violences sur conjoint" et de menaces envers sa femme Corinne, dont il est séparé, Éric Raoult avait finalement été relaxé en février 2013, malgré les réquisitions du parquet qui avait réclamé une peine de trois mois de prison avec sursis à valeur "d'avertissement". Accusé d'avoir giflé, bousculé et insulté à plusieurs reprises son épouse entre décembre 2011 et octobre 2012, il avait seulement reconnu des insultes. "Dire à son épouse, qui a quinze ans de moins que vous, 'tu t'habilles comme une salope', ce n'est pas une violence conjugale", s'était justifié l'élu UMP, victime de plusieurs soucis de santé ces dernières années.

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