Un torrent de critiques s'abat sur Eric Zemmour depuis le début de l'année... S'il agace depuis belle lurette, ses propos n'avaient, jusqu'à là, rien de condamnable. Alors, l'opinion publique attendait le dérapage, celui qui lui permettrait de prendre Zemmour à son propre piège et de faire de lui un bouc émissaire, et de le confronter à ses propos parfois extrêmes, élitistes et schématisants.
Invité en début de mois sur le plateau de Salut les terriens !, le talk-show diffusé chaque samedi sur Canal+, et animé par le très subversif Thierry Ardisson, pour évoquer la sortie de son livre Mélancolie française, Eric Zemmour s'est laissé prendre au piège... débitant des propos qui ont marqué les esprits : "Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes. C'est un fait", assurait-il, s'attirant ainsi les foudres des associations et autorités de lutte contre les discriminations.
Depuis trois semaines, tout s'enchaîne pour Eric Zemmour : ces jours-ci, on parlait d'un potentiel licenciement au sein du Figaro, le quotidien national dont il est salarié... Une décision sur laquelle l'éditeur est revenue. Cependant, le quotidien 20 Minutes révélait hier que le travail du polémiste au sein de la rédaction du journal se veut... très, très sommaire ! C'est simple : il continuerait de percevoir 9 700 euros net de rémunération mensuelle, alors que son dernier article publié remonte... au mois de juin dernier ! Autant dire que ce n'est pas le plus rentable des salariés du quotidien. Certes, il publie chaque semaine un billet d'humeur dans les colonnes du Figaro Magazine, mais rien qui lui permette de pérenniser sa collaboration...
Invité sur i>Télé, vendredi 26 mars (voir vidéo ci-dessus), il est revenu sur ces déclarations qui ont provoqué un véritable séisme dans les médias français, ces derniers jours... sans toutefois s'en excuser, ni les retirer : "C'est vrai, j'ai perdu mon calme, incontestablement, mais sur le plateau, on a tout fait pour me faire perdre mon calme", affirme-t-il dans un premier temps sans fournir plus d'explications sur les modalités de ces accusations.
Pour sa défense, il s'en prend au modèle télévisuel... dont il connaît pourtant bien les rouages et dont il tire une certaine médiatisation depuis plusieurs années déjà : "Le média télévisuel, on le sait, ça pousse à la schématisation à défaut de la caricature. C'est très compliqué d'être subtil à la télévision, surtout que là, je répondais à une phrase qui utilisait les mêmes expressions et qui disait : 'c'est scandaleux que les flics n'arrêtent que les arabes et les noirs'", explique-t-il, à sa décharge.
Il avait également reproché à Ardisson d'avoir "mis en scène", au montage, le débat... Ardisson aurait déposé plainte contre lui pour diffamation. Cela dit, Ardisson, qui connaît parfaitement les rouages de la télévision et du montage, n'avait pas d'autre choix que d'attaquer Zemmour, la crédibilité de son émission est en jeu... et son audimat !
Aujourd'hui en pleine tourmente, Zemmour continue à se raccrocher à ses idées et ne lâche rien. Ce soir, en seconde partie de soirée sur France 2, c'est dans le Saturday night show de Laurent Ruquier, On n'est pas couché, qu'on le retrouvera comme chaque semaine... Le quotidien Aujourd'hui en France a été invité à assister, jeudi 25 mars, à l'enregistrement de l'émission dans un climat plutôt détendu.
Après avoir reçu les encouragements de Jonathan Lambert, le chroniqueur de RTL s'isole pour faire le vide. La venue de Rama Yade sur le plateau va-t-elle être l'occasion de revenir sur les propos controversés du pamphlétaire ? "On n'a pas changé les invités... On ne sait pas comment elle va être. Zemmour, il est tendu", confie un membre de l'équipe en off. D'entrée, elle donne le ton en mouchant Zemmour, mais sans faire référence à ses propos, "j'suis désolée, je ne peux pas me peindre en blanc et me fondre dans la masse". Le décor est planté !
Plus tard dans la soirée, la Secrétaire d'Etat aux Sports ne manque pas de commenter les propos tenus par le polémiste chez Ardisson, en profitant d'un débat sur l'intégration : "J'aime bien la nuance, ne me forcez pas à un clivage brutal", lance-t-elle, sans se démonter, avant d'accuser Zemmour d'être un obsessionnel qui tient des propos hypermachistes. Doit-on s'attendre à un nouveau clash ? D'après le journaliste du Parisien, le polémiste s'est contenu face à Rama Yade...
C'est Judith Godrèche qui fait allusion à "l'affaire" alors que Zemmour - c'est bien de là que vont venir tous les problèmes dans l'avenir d'ailleurs - déclare que son film est d'une "vacuité incroyable" et déplore la présence systématique d'un personnage homosexuel dans chaque film français, elle lui rétorque "Je n'ai aucune admiration pour vous ni pour vos déclarations, comme celles que vous venez de faire à la télévision".
En fin d'enregistrement c'est son "patron", Laurent Ruquier qui demandera au journaliste de s'installer dans le fauteuil de l'interview vérité ! Il lui posera la question sur ses regrets d'avoir prononcé la fameuse pharase polémique et Zemmour répondra immédiatemment "Je ne regrette pas", avant de corriger sa phrase "Je regrette de blesser les gens, mais je pense qu'on les a manipulés, les associations m'attendent au tournant. Ils ont appelé tous mes employeurs pour me virer. On veut me démolir. C'est une ambiance de maccarthysme". Laurent Ruquier restera perplexe face à ces réponses... mais ne répondra pas : il est, lui aussi, le cul entre deux chaises sur ce coup-là.
Le danger, aujourd'hui, pour les prochaines émissions d'"On est pas couché", est que les invités qui venaient "vendre" leurs livres, leurs pièces de théâtre, albums ou films la peur au ventre de se faire dézinguer par les Z'Eric (Zemmour et Naulleau), viennent également maintenant pour se "faire" Zemmour ! Ceux qui se sont fait critiquer par le passé dans l'émission, comme Christophe Willem - ce dernier vient de déclarer que Zemmour "a, en gros, les idées clairement d'un mec comme Le Pen" , se précipitent pour donner leur avis et prononcer des phrases assassines contre le journaliste avec des mots très durs et quasiment inacceptables. La chasse au Zemmour est ouverte et il paraît difficile qu'il puisse continuer longtemps cette prestation. Dès la fin de l'émission, il a filé à l'anglaise et personne n'a pu l'interroger.
Regardez absolument ce soir On n'est pas couché, en seconde partie de soirée sur France 2.
JO