C'est à l'occasion d'une triple actualité qu'Etienne Daho a accordé quelques interviews. Le 21 octobre sortait L'homme qui chante (éditions Delcourt), une BD d'Alfred et Chauvel qui retrace l'enregistrement des Chansons de l'innocence retrouvée, son dernier album. Le 6 novembre, Daho publiait L'homme qui marche, une double compilation retraçant l'ensemble de sa carrière agrémentée de deux inédits : Paris sens interdits et La ville, un duo avec le regretté Daniel Darc. Enfin, le 21 novembre, Arte lui consacre une soirée spéciale avec la diffusion d'un concert à Londres et du documentaire inédit Un itinéraire pop moderne d'Antoine Carlier. Les magazines Vanity Fair et Grazia ont rencontré Daho, cet incorrigible amoureux.
L'air de rien, Etienne Daho, ce sont déjà trente-cinq ans de carrière. Ce documentaire, ce best of et cette BD lui ont permis de jeter un coup d'oeil dans le rétro, ce que fait peu l'intéressé. "C'est un résumé provisoire avant la suite, estime le chanteur dans son entretien avec Grazia. C'est agréable parce que ça ne sent pas le sapin." Pour ce film d'Antoine Carlier, Daho est allé piocher des images d'archives, ses carnets de chansons et autres documents qu'il éparpille chez ses proches. Le film est également composé des témoignages d'Olivier Assayas, Dominique A, Jane Birkin, Christophe Conte, Lou Doillon, Richard Dumas, Debbie Harry, Gérard Lefort, Elli Medeiros...
À l'heure du bilan provisoire, Daho se félicite d'une telle longévité : "Avoir été choisi par le public, c'est un putain de truc, je m'en rends compte maintenant." D'autant que l'aventure de la dernière tournée, le Diskönoir Tour, a bien failli ne pas avoir lieu en raison de graves problèmes de santé. Il dit avoir lâché prise aujourd'hui, en témoigne l'énergie qu'il a déployée sur scène toute cette tournée, et avoir mûri : "En vieillissant, on devient ses parents, c'est terrible. Mon père était un hédoniste, volage, fêtard, et ma mère a un fort sens du devoir, du mal à exprimer ses émotions", reconnaît-il dans Vanity Fair.
Daho revient justement sur ce qu'il ressent sur scène : de se sentir porté par le public, comme un shoot d'adrénaline. Vanity Fair pose alors la question : "Est-il dur, du coup, d'être aimé par une seule personne ?" Discret sur sa vie privée, Daho répond : "Je suis assez idéaliste : j'ai toujours été amoureux et je crois que je le serai toujours. Sur mon lit de mort, j'aimerai l'infirmière ou le croque-mort."
Vanity Fair et Grazia, en kiosques le 19 novembre.