Faire de la duchesse Catherine de Cambridge une icône de style, no problem ; mais pointer les seins de la princesse Eugenie d'York, schocking ! Shame on you, Tatler !
La (d'ordinaire) très glamour et vénérable revue britannique Tatler, qui célébrait en 2009 ses 300 ans d'existence, a osé, toujours friande de classements beauté, publier dans son édition de mai un palmarès des plus belles poitrines du royaume. Un sujet doublement gonflé, puisqu'en plus de dresser un inventaire des plus beaux atouts britanniques en la matière, il est baptisé Titler - jeu de mots entre le nom de la publication et "tits", terme argotique pour désigner les seins. Audacieux, ou téméraire ? En tout cas, les réactions sont particulièrement virulentes, et les attaques pour misogynie légion. Parjurant son standing habituel, le mensuel oublie toute bienséance en choisissant des photos explicites des 34 "lauréates", affichant de généreux décolletés, voire topless dans le cas d'Alice Dellal ("Seins brésiliens"), de Pixie Geldof ("Seins piercés"), ou même de l'immense actrice Dame Helen Mirren ("Seins théâtraux"), qui incarne actuellement la reine Elizabeth II au théâtre. On comprend que certaines des intéressées aient manifesté leur désapprobation.
Tatler identifie les "Best Society Breasts" (les plus beaux, "les plus magnifiques, les plus merveilleux" - sic - seins de la haute société) dans divers domaines. Et c'est la princesse Eugenie, qui s'est affinée ces dernières années en suivant l'exemple de sa soeur Beatrice, qui est "l'heureuse" élue dans la catégorie reine, celle des "Royal Tits". Un comble quand on sait que la jeune femme n'est pas du genre à jouer de ses formes et préfère au contraire les vêtements couvrant bien son buste. La fille du prince Andrew et de Sarah Ferguson n'est pas la seule princesse concernée par le dossier : la princesse Charlene de Monaco est également mentionnée, d'une manière d'ailleurs plus que douteuse - les "seins fugueurs"...
Josephine de la Baume, épouse de Mark Ronson, hérite sans doute du titre le plus sulfureux, sa poitrine lui valant la victoire dans la catégorie "Va Va Voom Tits" (comprenez : la poitrine la plus "waouh !"). Le jeune mannequin Florence Brudenell-Bruce, médiatisée en 2012 en raison de sa courte romance avec le prince Harry, représente les "Sloane Tits", Helena Bonham Carter les "Gothic Tits", Lily Cole les "Ginger Tits" (qu'on a pu admirer dernièrement dans le clip Sacrilege des Yeah Yeah Yeahs), Sophie Dahl, fille de l'auteur Roald Dahl, les "BFG Tits".
Propriétaire selon Tatler des plus beaux "Tweeting Tits", la femme politique Louise Mensch, qui a choisi l'an dernier, à 40 ans, d'abandonner ses fonctions de députée pour se consacrer à sa famille, a répliqué via... Twitter, of course, taxant la revue de misogynie et l'appelant Pratler (prat = crétin). "Merci de ne pas éditer de magazine en état d'ébriété", a-t-elle d'abord tweeté. Avant d'ajouter : "Présenter un groupe de femmes de la vie publique comme 'X tits', c'est bon pour des torchons misogynes comme Vice, pas pour un magazine féminin, par surcroît puéril et snob."
La résistance féminine s'est d'ailleurs organisée sur les réseaux sociaux, notamment via le compte No to Titler at Tatler.