Alors qu'elle s'était fait connaître pour son rôle de Vesper dans Casino Royale en 2006, Eva Green devait jouer dans A Patriot, un film de science-fiction. Sauf que la société White Lantern Films, chargée de produire le long-métrage, a décidé de mettre un terme au projet en octobre 2019. Mais un procès s'est ouvert ce jeudi, car l'actrice de 42 ans, qui est d'ailleurs attendue à la barre le 30 janvier prochain, a décidé de poursuivre en justice l'entreprise britannique, réclamant notamment son cachet d'un million de dollars (918.000 euros) pour le film, malgré son annulation.
La société de production a décidé de contre-attaquer en lançant ses propres poursuites contre l'actrice, estimant qu'elle avait fait des "demandes déraisonnables" et avait nui à la production du film. Elle aurait notamment exprimé "un manque de confiance et un mécontentement" à l'égard de membres de l'équipe de production, et se serait montrée "de plus en plus réticente à s'impliquer", en violation du contrat, ont estimé les avocats de White Lantern Films. Mais d'après celui chargé de défendre l'actrice, cette dernière se serait au contraire "pliée en quatre" pour que le projet se réalise car il traitait d'une "question qui la préoccupe beaucoup, à savoir la catastrophe climatique".
Deux discours contradictoires, donc. Il y avait selon l'avocat Max Mallin une "scission entre les attentes d'Eva Green et le film qu'elle voulait faire et ce que le budget permettait". La production justifie leurs accusations en s'appuyant sur des messages WhatsApp dans lesquels elle aurait qualifié un membre de l'équipe de "diabolique", de "sociopathe sournois", de "menteur et de fou". Elle aurait également traité le directeur de production, Terry Bird, de "crétin" et de "trou du cul fini".
Des messages qui doivent être lus dans le contexte de négociations pour le rachat des droits du script pour en faire un film différent, a assuré l'avocat de l'actrice. "Cette affaire est conçue pour dépeindre ma cliente comme une diva afin de faire les gros titres et de nuire à sa réputation", a-t-il ajouté, qualifiant d'"extraordinaires" les accusations contre sa célèbre cliente. "Elle a accepté à plusieurs reprises de repousser le début des prises de vue. Elle a accepté que la production soit déplacée d'Irlande au Royaume-Uni. Elle a proposé à plusieurs reprises d'utiliser une partie de ses honoraires pour financer les coûts de production", a-t-il énuméré dans ses observations écrites.
Pour lui, White Lantern Films veut "noircir le nom d'une actrice qui n'a pas violé de contrat ni manqué un jour de tournage au cours d'une carrière de 20 ans".